Deux hommes pour un fauteuil
Jean-Pierre Fabre et Gilchrist Olympio revendiquent tous deux la direction de l’UFC, principal parti d’opposition.
Les partisans de Jean-Pierre Fabre y voient une victoire. Le 10 août, bravant interdictions et menaces, ils ont réussi à tenir leur « congrès extraordinaire » de l’Union des forces de changement (UFC). La chose ne fut pas aisée : en début de matinée, le siège de l’Église évangélique presbytérienne du Togo, qui devait accueillir Jean-Pierre Fabre et ses militants, a été encerclé par les forces de l’ordre. Les congressistes ont donc dû se réunir clandestinement dans plusieurs maisons de la capitale.
Le soir même, un communiqué de presse confirmait la destitution de Gilchrist Olympio et la mise en place d’un bureau de soixante-huit membres dirigé par Jean-Pierre Fabre, jusque-là secrétaire général de l’UFC (il en avait porté les couleurs à la présidentielle de mars). Deux jours plus tard, c’était au tour de Gilchrist Olympio – qui ne reconnaît pas la légitimité de Jean-Pierre Fabre – d’organiser son propre congrès. Depuis le 26 mai, Olympio est très critiqué, au sein de l’UFC, pour avoir passé un accord avec les responsables du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT). Aux termes de cet accord, sept portefeuilles ont été octroyés à l’UFC. À l’époque, le texte avait été qualifié d’« historique », Olympio s’étant longtemps opposé au général Gnassingbé Eyadéma, puis à son fils, l’actuel président, Faure Gnassingbé.
Les partisans de Jean-Pierre Fabre y ont vu une « trahison », mais les autorités soutiennent Gilchrist Olympio. Et jouent un jeu dangereux, selon Daniel Lawson-Drackey, éditorialiste à Nana FM, une radio privée de Lomé : « L’explosion de l’UFC, bien que voulue par le RPT, est risquée. »
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