Pas de vacances pour les présidents
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 23 août 2010 Lecture : 2 minutes.
Publier, en plein été, un numéro riche, varié, informatif, original et agréable à lire n’a rien d’une sinécure. Il suffit de parcourir les kiosques pour constater que les rédactions dépeuplées des hebdomadaires et autres newsmagazines ont bien du mal à reproduire leurs « performances » habituelles. Merci les vacances !
Dans le numéro que vous avez entre les mains, pas de marronniers, d’enquêtes sur l’amour, la mort, le sommeil, les grands penseurs ou les milliardaires de la Côte d’Azur. Encore moins sur les mystères de l’Histoire ou de la science. En revanche, une fois n’est pas coutume, deux « grandes » interviews de chefs d’État : le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et le Gabonais Ali Bongo Ondimba. Deux quinquagénaires qui ont vécu dans l’ombre passablement écrasante de prédécesseurs – Maaouiya Ould Taya et Omar Bongo – qui, en raison de leur emprise sur les affaires de l’État et de leur longévité, ont marqué leurs pays respectifs. Deux dirigeants, surtout, qui ont éprouvé quelques difficultés à faire passer la pilule, toujours amère pour certains, de leur arrivée au sommet de l’État. Putsch pour l’un, héritage « monarchique » pour l’autre, scrutins contestés dans les deux cas : c’est peu dire que, lors de leurs premiers pas, ils ne bénéficiaient pas d’une image de grands démocrates…
Un an, ou peu s’en faut, après leur élection, nous sommes allé à leur rencontre, à Nouakchott et à Libreville, pour vous les faire mieux connaître, eux dont la parole est si rare. Dans ces entretiens, ils s’expliquent, règlent quelques comptes, précisent leurs ambitions, parlent de leurs voisins parfois encombrants, des relations qu’ils entretiennent avec l’ancienne puissance coloniale française, de la difficulté d’être président et de bien d’autres choses encore. Sûrs d’eux-mêmes, au moins en apparence, et de leur destin, ni l’un ni l’autre n’ignorent qu’ils sont attendus au tournant. Mauritaniens et Gabonais ne leur pardonneront pas de ne pas tenir leurs promesses, tant leur soif de changement semble inextinguible. Il leur importe d’ailleurs assez peu de savoir si ces nouveaux chefs ont mérité la place qu’ils occupent. Ni si leurs curriculum vitae sont suffisamment étoffés. Car mieux que n’importe quel historien, ils savent que, en dépit des flonflons des célébrations du cinquantième anniversaire des indépendances, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser…
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