Tourisme d’affaires et de charme
Le secteur hôtelier, en plein essor, affiche complet. De nouveaux établissements ouvrent dans les villes et à leur périphérie, pour une clientèle internationale, mais aussi locale.
Congo, l’âge de raison
Ils ont poussé comme des champignons. Pour preuve, dans le centre de Brazzaville, l’artère où se trouve l’Olympic Palace, l’un des fleurons hôteliers brazzavillois avec la Villa Monama, à Bacongo, pourrait être rebaptisée la « rue des hôtels ». Tous les vingt mètres, de part et d’autre de la route, les établissements hôteliers se succèdent. Une bonne quinzaine en tout.
Si le centre-ville et quelques grandes rues, comme l’avenue de la Paix, concentrent une bonne part de ces établissements, les autres quartiers ne sont pas en reste. « Au cours des dix dernières années, des Congolais ont placé leur argent dans l’hôtellerie, qui est devenue un business, explique le gérant de l’hôtel Plaisance, au Plateau-des-Quinze-Ans. Plus récemment, ce sont les Libanais qui ont investi en force le secteur. Ils achètent rarement un terrain pour y faire construire un hôtel : leur politique consiste plutôt à réaménager une grande résidence privée disponible, qu’ils louent, en général, et à laquelle ils ajoutent des annexes pour augmenter le nombre de chambres et y installer une salle de restaurant. »
Eau et lumière en option
Si, grâce aux investissements réalisés, Brazzaville a comblé en partie son déficit hôtelier, la qualité de l’offre laisse toutefois à désirer et les prix s’envolent. Certes, il y en a pour toutes les bourses. De 35 000 F CFA à 125 000 F CFA (de 53 à 190 euros) pour une chambre standard, selon la catégorie et le quartier.
Mais le service ne suit pas toujours. Et pour cause : souvent, ce ne sont pas des hôteliers mais des commerçants qui occupent le secteur, et peu d’entre eux font l’effort de former leur personnel. Ainsi, dans certains hôtels, même en centre-ville, le petit-déjeuner n’est disponible que vers 8 heures, et les réceptions se transforment en parloirs où tout le monde vient papoter, au grand dam des clients logés dans les chambres voisines.
Parfois, lesdites chambres n’ont pas de fenêtres, et l’on y coupe l’eau, alors même que le client est en train de prendre sa douche. Enfin, si la plupart des établissements offrent le wifi, d’autres, tel le Saphir, font payer ce service de 2 000 à 5 000 F CFA l’heure.
L’espace Mbalé, à 15 km au nord de Brazzaville.
© Muriel Devey pour J.A.
Chambres avec vue
« À la cité », entendez dans les quartiers populaires, les problèmes ne manquent pas non plus. Il n’y a pas toujours d’armoire dans les chambres, et pas question de mettre le groupe électrogène en marche après 10 heures quand il y a délestage de courant. Ce qui arrive un jour sur deux.
Pour l’heure, la concurrence joue peu, surtout lorsque la capitale abrite des rencontres internationales, tous les établissements affichant alors complet. Cependant, la réouverture en novembre 2010 de l’hôtel Laïco, l’ex-Méridien repris par la chaîne libyenne, et celle, en 2011, du Mbamou Palace, devraient ébranler les positions acquises par les établissements haut de gamme. « Bien des hôteliers seront obligés de faire des efforts, en abaissant leurs prix et/ou en améliorant les services, s’ils ne veulent pas descendre de catégorie. Cela va aussi dynamiser le tourisme de congrès, pour le moment encore limité faute de chambres », estime un patron d’établissement du centre-ville.
Outre ces hôtels d’affaires, Brazzaville compte, dans sa périphérie, quelques auberges de charme, situées souvent dans un cadre verdoyant et près d’un cours d’eau, comme Les Rapides, en bordure du fleuve Congo, au sud de la capitale, le Beach Hotel, près du barrage du Djoué, ou encore l’Espace Mbalé, à une quinzaine de kilomètres au nord de Brazzaville, dont la réalisation a coûté 1 milliard de F CFA. Leurs premiers clients : des résidents de Brazzaville, qui viennent s’y détendre pour le week-end, et des séminaristes, pendant la semaine. Un marché local visiblement appelé, lui aussi, à se développer.
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