« Cinquante ans après notre indépendance, la paix, la stabilité, la sécurité et un vrai début de croissance durable sont enfin acquis. Parvenir à cela n’a pas été une tâche aisée, car au chapitre des regrets que m’inspire ce demi-siècle figurent deux maux qui ont longtemps contrarié notre marche en avant et notre développement.

Les épisodes de violence, tant ouverte que sous-jacente, tant physique que morale, que le Congo a trop souvent connus. Et ce cycle permanent de construction-démolition auquel ceux qui confondaient le patriotisme avec la soif de pouvoir se sont adonnés au détriment de l’État.

Je voudrais aussi dire ma frustration de voir que mon pays, qui fut, il n’y a pas si longtemps, un foyer de rayonnement éducatif, pédagogique et intellectuel pour l’ensemble de l’Afrique, a régressé sur ce plan. Et dire ma détermination à le voir reconquérir la place d’honneur qui doit être la sienne.

Mon sentiment pour les cinquante prochaines années ? L’optimisme bien sûr. Un optimisme réaliste, raisonné, mais qui n’est pas de façade. Les Congolais ont mûri dans les épreuves ; ils se sont délivrés de leurs maladies infantiles, les démons du passé appartiennent désormais à l’Histoire.

La naissance de la nation congolaise a été longue, parfois douloureuse, mais ce peuple et ce pays sont résolument engagés sur ce que j’ai appelé le chemin d’avenir. Lequel est indissociable de l’avenir de tout le continent. Les décennies qui s’ouvrent seront celles de l’Afrique dans le monde. Oui, je crois que le règne de l’Afrique approche enfin. »