Au secours, BP arrive !
Les projets de British Petroleum en Méditerranée suscitent l’inquiétude de l’Italie, après la catastrophe écologique déclenchée par le groupe britannique aux États-Unis.
Manifestation le 27 juillet à Milan. © Reuters
Publié le 13 août 2010 Lecture : 1 minute.
Après avoir provoqué la plus grande marée noire de l’histoire des États-Unis, BP s’apprête à lancer cinq nouveaux forages dans le golfe de Syrte, au large des côtes siciliennes. S’agit-il de l’application d’une clause de l’accord conclu en mai 2007 entre le Royaume-Uni et la Libye en vue de la libération d’Abdel Basset el-Megrahi, l’ex-agent libyen condamné pour son rôle dans l’attentat de Lockerbie en 1988 ? La major britannique est en effet accusée d’avoir fait pression sur le gouvernement de Tony Blair pour favoriser cette libération.
Quoi qu’il en soit, les projets de BP en Méditerranée suscitent l’inquiétude des Italiens, qui seraient évidemment en première ligne en cas de nouvelle marée noire. Au Sénat, Antonio D’Alì, le président de la commission environnementale, a réclamé « la fin des décisions unilatérales prises sur la base des seuls intérêts nationaux ». De leur côté, les associations de défense de l’environnement viennent de publier le bulletin de santé de la Méditerranée. Il est désastreux. Chaque année, des centaines de milliers de tonnes de pétrole y sont, volontairement ou non, déversées. Une nouvelle pollution provoquerait des dommages irréversibles sur l’écosystème et la chaîne alimentaire marine.
La semaine dernière, l’Italie a demandé à l’Union européenne de décréter un moratoire pour bloquer les opérations de BP en Méditerranée. C’est le borgne qui donne des leçons à l’aveugle. Ne vient-elle pas d’accorder vingt-quatre licences d’exploitation pétrolière situées, en partie, dans les aires marines protégées ?
