L’autre réplique du 12 janvier
Conséquence inattendue du séisme : un spectaculaire rapprochement avec le voisin – et vieil ennemi – dominicain.
René Préval et Leonel Fernández, à Port-au-Prince le 14 janvier. © Reuters
Publié le 12 août 2010 Lecture : 1 minute.
Les secousses liées au séisme du 12 janvier ont été nombreuses, et il est encore difficile d’en mesurer les effets. Mais il en est un dont les Haïtiens peuvent d’ores et déjà se réjouir : le rapprochement spectaculaire avec leurs voisins dominicains, avec qui ils se partagent l’île d’Hispaniola.
Comme le notait, le 3 août, le quotidien Le Nouvelliste, « le séisme nous a rapprochés de la République dominicaine comme rien n’avait pu le faire auparavant ». Longtemps, les deux États, l’un francophone, l’autre hispanophone, se sont regardés en chiens de faïence. Leurs relations se sont envenimées au fil des ans avec l’exode de milliers d’Haïtiens vers la République voisine et leur expulsion par les autorités dominicaines. Mais, dès le lendemain du tremblement de terre, Leonel Fernández, le président dominicain, a pris les choses en main : ouverture de la frontière ; accueil des blessés et des réfugiés ; envoi de vivres, d’eau et de médicaments ; organisation de conférences internationales sur la reconstruction d’Haïti… Point d’orgue de ces retrouvailles, le 31 juillet, Leonel Fernández et René Préval, le président haïtien, ont réactivé la Commission mixte bilatérale, en veilleuse depuis dix ans – le « début d’une révolution », selon Fernández. Celle-ci aura pour objectif de définir les axes de coopération entre les deux pays, et ainsi de « changer durablement et positivement » leurs relations.
Le même jour, les deux chefs d’État ont posé la première pierre du futur campus de l’université du Nord – un don de la République dominicaine – et en ont profité pour rappeler en chœur que la reconstruction d’Haïti passe « inévitablement » par l’éducation.
