Riyad et Damas à la rescousse

Le roi Abdallah et le président Bachar al-Assad se sont rendus ensemble au pays du Cèdre pour apaiser les tensions communautaires. Et insister sur l’importance de la stabilité.

Le roi Abdallah, Michel Sleimane et Bachar al-Assad le 30 juillet à Beyrouth. © Reuters

Le roi Abdallah, Michel Sleimane et Bachar al-Assad le 30 juillet à Beyrouth. © Reuters

Publié le 12 août 2010 Lecture : 1 minute.

Arrivés ensemble à Beyrouth le 30 juillet pour calmer les esprits, après l’annonce d’une probable inculpation de membres du Hezbollah par le Tribunal spécial pour le Liban dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, en 2005, de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le président syrien Bachar al-Assad et le roi Abdallah d’Arabie saoudite ont offert une rare démonstration de leur unité.

Les dirigeants du Hezbollah, soutenus par la Syrie et l’Iran, ont promis de faire échec à ce qu’ils considèrent comme des inculpations politiques, et averti leurs rivaux, menés par Saad Hariri, le Premier ministre et fils de Rafic Hariri, que le Tribunal pourrait plonger le pays dans une nouvelle crise.

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Le président du Liban, Michel Sleimane, a indiqué que les numéros un saoudien et syrien ont insisté sur « l’importance de la stabilité » et sur « l’engagement des Libanais à ne pas recourir à la violence », ainsi que sur « la nécessité de faire passer les intérêts nationaux avant les intérêts communautaires ». Sleimane a appelé toutes les parties à se tourner « vers les institutions légales et vers le gouvernement d’unité nationale pour résoudre tout différend ».

La visite d’Assad, la première depuis l’assassinat de Hariri, marque un tournant dans les relations libano-syriennes. De nombreux Libanais tenaient en effet Damas pour responsable de la mort de l’ex-Premier ministre. Initialement, les enquêteurs de l’ONU avaient, eux aussi, montré du doigt la Syrie, qui, dans les faits, dirigeait le Liban à cette époque et l’occupait en partie militairement. Après l’assassinat de Hariri, Damas a dû retirer ses troupes, tandis que ses alliés locaux ont vu leur poids électoral et leur influence politique nettement reculer. Les relations de la Syrie avec certains de ses alliés arabes s’étaient alors considérablement dégradées.

Depuis que Damas est sorti de son isolement international, Bachar al-Assad a renoué avec l’Arabie saoudite et restauré progressivement l’influence de son pays au Liban, grâce en partie au Hezbollah, mais aussi au réchauffement de ses relations avec Saad Hariri.

Financial Times et Jeune Afrique 2010. Tous droits réservés.

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