Opération blanchissage de l’argent sale

Article paru dans le quotidien français « Le Figaro ».

Harare, le 6 juillet. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP Photo

Harare, le 6 juillet. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP Photo

Publié le 12 août 2010 Lecture : 1 minute.

L’opération demande une technique bien maîtrisée. Il faut choisir sur la machine à laver un programme court, un savon doux et un long séchage. Pour recycler leurs vieux billets en dollars propres, les Zimbabwéens ont inventé le blanchissage de l’argent sale. On pourrait croire à du mauvais français. Il s’agit simplement du système D, version africaine.

Au Zimbabwe, la dollarisation de l’économie, autorisée pour couper court à une hyperinflation qui se chiffrait en milliards de pour cent, a en effet accouché d’un problème inattendu : des billets affreusement crasseux. Dans cette société, les petites coupures tournent de poche en poche, voire, pour éviter les vols, dans les chaussettes ou des endroits plus inaccessibles encore. Alors qu’aux États-Unis la durée de vie d’un dollar n’est que de vingt mois en moyenne, ici les malheureux billets verts circulent jusqu’à tomber en lambeaux. Au point que les commerçants, un rien dégoûtés, ont fini par refuser les coupures puantes. Sur ce continent plein de ressources, où rien ne se perd jamais, il n’a pas fallu longtemps pour que des malins s’improvisent laveurs de dollars. Ils préconisent d’utiliser de l’eau tiède et, surtout, conseillent d’éviter le nettoyage à sec. Les produits chimiques délaveraient l’auguste visage de George Washington. Une fois « blanchis », les dollars repartent ainsi pour une nouvelle vie.

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