Havas par l’odeur alléché

Une opportunité aura suffi au groupe publicitaire français pour s’implanter au pays du Jasmin.

L’ouverture d’un bureau à Tunis serait motivée par un contrat avec Tunisie Télécom. © Nicolas Fauqué/imagesdetunisie.com

L’ouverture d’un bureau à Tunis serait motivée par un contrat avec Tunisie Télécom. © Nicolas Fauqué/imagesdetunisie.com

Julien_Clemencot

Publié le 10 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Après l’ouverture en janvier de trois bureaux en Afrique subsaharienne (Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal), dans le sillage de Bolloré – son actionnaire principal –, le groupe français Havas vient d’annoncer l’implantation de 30 collaborateurs en Tunisie pour le 1er septembre. Le pays du Jasmin est décidément une terre de prédilection pour les publicitaires de classe mondiale. « Des réseaux [très souvent adossés à des partenaires locaux, NDLR] dont la présence s’explique par le suivi dans le pays de leurs gros clients », explique Hassen Zargouni, patron du cabinet Sigma Conseil. Shell et Nestlé pour Ogilvy, Coca-Cola pour McCann ou encore Danone pour Young & Rubicam.

Si le secteur de la grande consommation est une des mamelles du marché tunisien, celui des télécoms fait depuis plusieurs années figure de poule aux œufs d’or. Selon des sources proches du dossier, l’arrivée de Havas correspondrait ainsi à l’obtention du contrat de Tunisie Télécom, jusqu’à présent géré par Karoui & Karoui, une des rares agences locales capables de se frotter aux majors. Une information nuancée par Pascal Allard, président d’Euro RSCG 360, l’agence de publicité de Havas qui supervisera l’activité de la nouvelle entité basée à Tunis. « Notre venue n’est pas liée qu’à un seul budget, précise-t-il sans nier l’existence d’un contrat dans le secteur des télécoms. Peugeot ou Carrefour, que nous gérons en Europe, représentent aussi des clients potentiels. La Tunisie est un marché très dynamique. »

la suite après cette publicité

Un point d’appui vers l’Algérie et la Libye

En 2009, les investissements publicitaires y ont en effet augmenté de 7,6 % pour atteindre 79 millions d’euros, d’après le cabinet Data Intelligence. Mais son potentiel demeure encore loin des possibilités offertes par le Maroc (434 millions d’euros). Comme dans les autres pays du Maghreb, la télévision concentre la majorité des revenus publicitaires (45 %). Arrivent ensuite la presse écrite (20 %) et l’affichage (entre 15 % et 20 %). Internet (2 %) est encore limité par le manque de pénétration du haut débit dans les foyers (11 %).

Pour Havas, dont l’ambition est de réaliser une marge brute supérieure à 1,5 million d’euros, la Tunisie pourrait également représenter un point d’appui pour prospecter en Algérie et en Libye. « Pourquoi ne pas y délocaliser une partie de notre production européenne et investir dans le domaine des médias ? » glisse aussi Pascal Allard.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires