Le fantôme du Libertador

ProfilAuteur_JeanMichelAubriet

Publié le 6 août 2010 Lecture : 1 minute.

Héros de l’émancipation des colonies espagnoles d’Amérique du Sud, Simón Bolívar (1783-1830) a-t-il succombé non à la tuberculose, comme l’affirment les historiens, mais à un poison instillé dans ses veines par d’affreux oligarques colombiens ? C’est ce que soupçonne Hugo Chávez, fondateur de la République bolivarienne du Venezuela. Le raisonnement est implacable : si le Libertador a été assassiné, alors Chávez, son héritier autoproclamé, pourrait bien être à son tour menacé. D’ailleurs, il ne manque aucune occasion de dénoncer les complots ourdis contre lui par la CIA. CQFD.

Le 15 juillet, ainsi que le rapporte l’hebdomadaire britannique The Economist, ce dernier a donc fait procéder à l’exhumation de la dépouille de Bolívar, aussitôt confiée à une escouade de militaires et de médecins légistes. Destinées à établir la preuve que le corps enseveli était bien le bon, les premières analyses – scanner du squelette, prélèvements d’échantillons de dents et de moelle épinière – ont duré pas moins de dix-neuf heures, mais Chávez n’a jamais eu le moindre doute. Sur Twitter, il jure que son héros lui aurait murmuré, du fond de son cercueil : « Oui, oui, c’est bien moi. »

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Naturellement, ce mysticisme révolutionnaire se double d’une bonne dose de roublardise politicienne. L’économie vénézuélienne n’est pas au mieux de sa forme et la popularité du Comandante s’en ressent. Or des élections législatives auront lieu en septembre…

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