Douch s’en tire bien

Le procès de l’ancien tortionnaire khmer rouge s’est achevé sur un verdict de relative clémence.

Dans un village cambodgien, le 22 juillet, exposition de photos consacrées aux victimes. © Reuters

Dans un village cambodgien, le 22 juillet, exposition de photos consacrées aux victimes. © Reuters

Publié le 3 août 2010 Lecture : 1 minute.

Ce 26 juillet, dans le box du tribunal de Phnom Penh, l’ex-tortionnaire est resté impassible à l’annonce du verdict. Après neuf mois d’audiences mouvementées, Kaing Guek Eav, alias Douch, a été condamné à trente ans de prison pour meurtre, torture et crimes contre l’humanité. En raison d’une période de détention jugée illégale, car décidée avant la formation de la juridiction internationale, il a bénéficié d’une remise de peine de cinq ans. Mais le bourreau khmer rouge, qui fera appel, sait qu’il ne purgera pas la totalité de sa peine. Ayant déjà passé onze années en détention depuis son arrestation en 1999, il ne passera que les dix-neuf prochaines années derrière les barreaux. Il était passible d’une peine de réclusion à perpétuité.

À 67 ans, Douch est l’un des rares responsables khmers rouges encore vivants. Il dirigeait Tuol Sleng, le tristement célèbre S-21, un lycée de la capitale transformé en prison sous la dictature de Pol Pot (1975-1979). Quinze mille personnes, enfants compris, y furent torturées et exécutées. La création du tribunal spécial pour les Khmers rouges, une instance hybride des justices cambodgienne et internationale, a été décidée en 2003. De longues négociations entre l’ONU et un gouvernement cambodgien réticent (plusieurs de ses membres étant d’ex-Khmers rouges) auront été nécessaires. Quatre autres ex-dignitaires du régime de Pol Pot (lui-même décédé en 1998) devraient comparaître à leur tour en janvier 2011, dont son numéro deux, Nuon Chea.

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