Rappel à l’ordre
Le Coran contre Al-Qaïda
C’est un incident pour le moins étonnant. Le 28 juin, à Alger, lors d’un colloque présidé par le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, des imams ont refusé de se lever pour l’hymne national. Une attitude que n’ont pas du tout goûtée les autorités, décidées à ne pas relâcher leur emprise sur la sphère religieuse. « Nous devons lutter contre les nouveaux courants qui ont infiltré le pays », explique le ministère.
Quelques jours après le scandale, le ministère annonce qu’il va distribuer aux imams, pendant le ramadan, un code de conduite les rappelant à leurs obligations : respecter les lois de la République et s’en tenir aux spécificités du rite malékite, tel qu’il est pratiqué en Algérie. Mais, comme au Maroc, cette domestication n’est pas du goût de tous. Certains craignent que le discours des clercs ne s’en trouve banalisé et confiné au politiquement correct. D’autres, au contraire, jugent nécessaire que l’État reprenne la main et fixe un cadre aux imams pour ne pas laisser se répéter les erreurs du passé.
Pour les autorités, la diffusion du code poursuit un objectif sécuritaire : garantir l’ordre public. Mais, malgré leurs efforts, de nombreuses mosquées ne sont toujours pas déclarées et nombre d’imams échappent au ministère de tutelle. Les discours radicaux, voire obscurantistes, continuent d’être diffusés par des prédicateurs qui refusent ostensiblement de reconnaître la légitimité de l’État. « Le problème, analyse un journaliste algérois, c’est qu’au sein même du gouvernement il y a des gens très conservateurs. On essaie donc de ménager à la fois les traditionalistes et les progressistes, ce qui est impossible. Tant que l’Algérie n’aura pas défini clairement son projet de société, elle ne pourra pas lutter efficacement contre l’intégrisme. »
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