Un référendum avec ou sans violences ?

Un petit livret d’explication sur la Constitution, le 1er août 2010 à Nairobi. © AFP

Un petit livret d’explication sur la Constitution, le 1er août 2010 à Nairobi. © AFP

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 3 août 2010 Lecture : 1 minute.

En convalescence après avoir été opéré d’un hématome sous-dural, le Premier ministre kényan, Raila Odinga, ne devrait plus guère s’impliquer dans la campagne pour le « oui » à la nouvelle Constitution. Cette absence ne modifiera pas pour autant le résultat du référendum du 4 août : dans l’ensemble, les Kényans sont favorables au projet porté par la majorité des formations politiques.

Même si l’idée de créer un poste de Premier ministre fort a été abandonnée, le nouveau texte doit permettre de réduire les pouvoirs du président et d’accroître ceux des élus locaux. Le Parlement sera désormais divisé en deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce dernier, composé notamment des 47 représentants des counties fraîchement créés, aura un droit de regard sur l’action présidentielle. Le nombre de ministres sera limité à 22. En outre, la création d’une commission chargée des questions foncières devrait permettre d’amorcer une réforme longtemps différée.

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Les éléments les plus polémiques sont d’ordre religieux. Les chefs chrétiens sont en effet opposés à ce que les tribunaux de cadis conservent leurs prérogatives en matière de mariage ou d’héritage pour les musulmans – et ils ne veulent pas entendre parler d’avortement « pour raisons médicales ».

Le résultat de la consultation ne fait guère de doute, mais son déroulement suscite l’inquiétude. Le 13 juin, l’explosion de trois grenades (6 morts) lors d’un rassemblement de partisans du « non » laissait craindre le pire. Des mesures de sécurité ont été prises par les autorités. En particulier dans la vallée du Rift, où 15 000 policiers ont été déployés. C’est de cette province prompte à l’embrasement que sont originaires les deux ténors du « non » : l’ancien président Daniel arap Moi et le ministre de l’Éducation supérieure, William Ruto.

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