Dadis a le mal du pays
Toujours en convalescence à l’étranger, Moussa Dadis Camara a repris quelques contacts à Conakry. Il espère ainsi pouvoir envisager un éventuel « retour » et, surtout, éviter des poursuites pénales.
![Dadis suit la vie politique guinéenne de près. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/08/09/009082010111826000000dadis.jpg)
Dadis suit la vie politique guinéenne de près. © AFP
Le capitaine Moussa Dadis Camara, dont on dit qu’il se porte plutôt bien, doit trouver sa « convalescence » un peu longue. Victime d’une tentative de meurtre, le 3 décembre 2009, le chef de la junte avait été évacué vers le Maroc le lendemain, puis « expédié » au Burkina Faso, le 13 janvier 2010. Depuis lors, il se serait assagi. Il est devenu plus posé et plus cohérent, indiquent plusieurs sources soulignant qu’il a aussi pris quelques kilos. Alors que la rumeur voulait que Dadis casse les postes de télévision chaque fois que le président de la transition, le général Sékouba Konaté, apparaissait sur le petit écran pour parler du processus électoral, la réalité est tout autre.
Dadis suit très attentivement la situation dans son pays et ose même quelques coups de fils à ses anciens « ennemis », à qui il donne désormais du « mon frère ». Ainsi, après la proclamation des résultats du premier tour, il a contacté Sidya Touré pour évoquer le déroulement du scrutin. Fin juillet, il a aussi appelé Cellou Dalein Diallo (lui qui fût pendant des mois la cible préférée du capitaine Dadis), le seul leader à s’être rendu au Burkina Faso – sans pour autant lui rendre visite. « Il paraissait plutôt anxieux, mais n’a formulé aucune demande particulière », indiquent les concernés sans plus de précisions. Il aurait aussi communiqué avec Alpha Condé, qui a d’ailleurs obtenu le soutien de Papa Koly Kourouma, un proche de Dadis, candidat malheureux à la présidentielle. L’ancien président autoproclamé chercherait à se faire « pardonner » pour garantir son retour en Guinée et bénéficier d’une protection qui lui éviterait de comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI) si elle devait engager des poursuites contre les responsables des tueries du 28 septembre 2009.
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