Des Américains à Kampala

Christophe Boisbouvier

Publié le 6 août 2010 Lecture : 1 minute.

Soixante-dix détectives du FBI, le ministre américain de la Justice, Eric Holder, et le sous-secrétaire d’État Johnnie Carson… Deux semaines après les attentats du 11 juillet (plus de 70 morts), les Américains ont débarqué en force à Kampala. Jamais une personnalité américaine de si haut rang n’était venue à la tribune de l’Union africaine (UA). Eric Holder y a lu un message de soutien de Barack Obama aux chefs d’État africains dans leur lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la bonne gouvernance.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, buvait du petit-lait. Il y a cinq ans, l’ambassadeur Carson dénonçait ouvertement les dérives autoritaires de son régime. Aujourd’hui, à six mois de la prochaine présidentielle ougandaise, le même Carson, devenu ministre, loue publiquement les qualités d’homme d’État du candidat Museveni. Il faut dire que l’Ouganda est, avec le Burundi, l’un des rares pays à contribuer à la Mission de l’UA en Somalie (Amisom), au prix de plusieurs dizaines de morts. Les États-Unis forment et équipent les 4 bataillons de 1 000 hommes chacun que l’Ouganda a envoyés au feu à Mogadiscio. À la frontière d’un Kenya de plus en plus instable et d’un Sud-Soudan indépendant avant l’heure, l’Ouganda est une pièce maîtresse dans le jeu américain. Ses voisins immédiats, le Kényan Mwai Kibaki et le Rwandais Paul Kagamé, ne sont pas plus démocrates que lui. Bref, Yoweri Museveni devient fréquentable, d’autant plus que l’économie ougandaise commence à recueillir les fruits d’une politique de développement des infrastructures (routes, barrages, etc.).

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