Le choix de l’Élysée
Paris n’intervient pas dans la présidentielle guinéenne. Ce qui n’empêche pas les dirigeants français d’avoir, parmi les candidats, un favori. Et un avis… très partagé.
Même si la France officielle ne s’immisce pas dans la présidentielle guinéenne – le voudrait-elle que son influence sur le choix des électeurs serait en toute hypothèse très limitée –, elle n’en a pas moins ses préférences contradictoires. Les initiés savent ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a de la tendresse pour Alpha Condé, son ami de cinquante ans, et que la « cellule africaine » de la présidence a été séduite par Sidya Touré, qui ne sera pas au second tour.
Troisième pôle, souvent déterminant, de la politique africaine de la France, le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, a lui opté résolument pour Cellou Dalein Diallo, arrivé largement en tête au premier tour et favori du scrutin. C’est le décidément incontournable Robert Bourgi, avocat et conseiller officieux du Château, qui a présenté Diallo à Guéant. Depuis, les deux hommes se sont entretenus une dizaine de fois au téléphone, notamment le soir de la proclamation des résultats, le 2 juillet, peu avant minuit. Cellou Dalein Diallo étant requis en Guinée pour les besoins de sa campagne, c’est l’un de ses proches, le procureur près la cour d’appel de Conakry, Mamadou Dian Souaré, qui porte les messages directement à Guéant, accompagné comme il se doit de… Robert Bourgi.
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