Mur anti-importations : un bilan mitigé

De 13,3 milliards de dollars en 2003, les importations de l’Algérie ont explosé, à 39,5 milliards en 2008. À ce rythme, le seuil des 50 milliards de dollars (environ 39 milliards d’euros) était à portée de main de l’économie du pays. Un scénario inquiétant pour la balance commerciale, qui a poussé le gouvernement d’Ahmed Ouyahia à dresser un mur anti-importations en 2009, à l’effet contrasté.

L’envolée des importations depuis 2003 (+ 28 % en 2007, + 42 % en 2008) a été enrayée. Entre 2008 et 2009, elles ont baissé de 1 %, à 39,1 milliards de dollars. Mais dans le même temps, l’excédent commercial a été divisé par plus de huit…

Selon les douanes algériennes, les exportations ont, elles, fortement reculé en 2009, chutant à 43,7 milliards de dollars, contre 79,3 milliards en 2008. Une chute de 45 % entraînée par l’effondrement des cours des hydrocarbures et par la crise mondiale dès 2008.

Le semi-échec de la politique anti-importations algérienne tient au poids prépondérant des biens d’équipements (véhicules de transport, transformateurs électriques…) et des biens intermédiaires (matériaux de construction…), qui ont représenté 69 % des importations en 2009. Et ce n’est pas fini. Les vastes programmes d’investissements lancés par l’Algérie ces dernières années sont très gourmands en équipements et en matériels importés.

En revanche, les mesures gouvernementales contre les importations ont joué dans les biens de consommation, là où les mesures (suppression du crédit à la consommation, liste de médicaments interdits à l’importation…) ont été efficaces. Les importations de médicaments (– 6,5 %) et d’automobiles (– 25,6 %) ont été très pénalisées. Sur cette lancée, les autorités tablent sur des exportations à 37,7 milliards de dollars en 2010 et des importations à 36,8 milliards, en recul de 3 %.