La réconciliation en chantant
Le festival de la musique diwane d’Alger a mis les artistes maliens à l’honneur. Dès l’ouverture, la Bamakoise Oumou Sangaré a fait vibrer les liens entre les deux pays.
Brouillés depuis l’affaire Pierre Camatte – l’otage français libéré par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le 23 février contre la décision de la justice malienne d’élargir quatre militants salafistes, dont un Algérien sous mandat d’arrêt international –, Algériens et Maliens ont choisi de se réconcilier en musique. Du 15 au 20 juillet, à Alger, le 3e Festival culturel international de la musique diwane avait pour invité d’honneur le Mali : la Bamakoise Oumou Sangaré a animé au théâtre de verdure du bois des Arcades, à Ryadh El-Feth, la cérémonie d’ouverture du festival, et les Tinariwen, icônes du blues du désert, originaires de l’Adrar des Ifoghas, l’ont clôturé.
Oumou Sangaré est entrée sur scène drapée de l’emblème national algérien. Sa voix puissante a fait le reste. Entre deux chansons de son dernier album, Kounadia, la diva du Wassoulou remercie l’Algérie « pour sa solidarité constante avec le peuple du Mali, au-delà des contingences et des aléas de la politique. Merci encore, lance-t-elle, pour l’accueil parmi vous de milliers d’étudiants maliens dans vos universités ». Conquis, le public algérois se met à scander en chœur : « One, Two, Three. Viva le Mali ! », touchant droit au cœur une Oumou Sangaré visiblement émue. La complicité entre l’artiste et l’assistance est totale. Bambaras et Songhaïs sont très vite apprivoisés, et les refrains repris par le public.
Hasard du calendrier, quatre jours après le concert d’Oumou Sangaré, le 15 juillet, le président Abdelaziz Bouteflika a reçu le nouvel ambassadeur du Mali en Algérie, Boubacar Karamoko Coulibaly, qui lui a remis ses lettres de créance.
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