L’Afrique résiste

Cinquante-neuf milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2009 (45 milliards d’euros), contre 72 milliards l’année précédente. Relevée par le rapport publié le 22 juillet par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), cette baisse de 19 % est évidemment un coup dur pour l’économie africaine, habituée à une progression presque ininterrompue depuis près d’une décennie. Mais c’est aussi un soulagement.

Car « le continent a mieux résisté que les autres régions du monde », explique Fabrice Hatem, économiste de la Cnuced. Globalement, la chute est en effet de 37 %, avec un volume d’IDE de 1 114 milliards de dollars en 2009. Très loin du pic de 2007 (2 100 milliards de dollars).

Les IDE dans les activités extractives et les hydrocarbures dominent, comme l’atteste la présence de l’Angola, du Nigeria, de l’Algérie, du Soudan et de la Libye dans le top 10 des pays destinataires. Le repli constaté l’an passé est dû à l’assèchement des financements internationaux, mais aussi à la contraction de la demande mondiale et à la baisse des prix des produits de base exportés par le continent. Si le secteur manufacturier a lui aussi souffert de la crise, les services s’en sortent plutôt bien. « Tirés par les télécommunications, ils attirent désormais la plupart des fusions-acquisitions internationales en Afrique », note le rapport.

Autre bonne nouvelle : l’Afrique ne devrait pas manquer le rendez-vous de la reprise. « En matière d’IDE, on s’oriente vers une sortie de crise à partir de 2011-2012, prévoit Fabrice Hatem. Malgré des problèmes d’infrastructures et de gouvernance, l’Afrique bénéficie de bonnes perspectives. »