Néjib Ayed : « Tous ceux qui profitent de l’image en Tunisie doivent contribuer »

Rapporteur général de la Commission consultative nationale pour la réforme et le développement du cinéma tunisien.

Le producteur et critique de cinéma tunisien Néjib Ayed. © Ons Abid pour J.A.

Le producteur et critique de cinéma tunisien Néjib Ayed. © Ons Abid pour J.A.

Fawzia Zouria

Publié le 22 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Comment le cinéma tunisien, qui avait fait une percée internationale dans les années 1990, a-t-il connu une telle régression économique ?

Néjib Ayed : La Tunisie était pionnière en Afrique en 1981, quand elle a instauré, avec ses lois de soutien, la philosophie légitime selon laquelle « quiconque fournit ou consomme des images étrangères doit contribuer au financement des images nationales ». Un pourcentage des recettes des salles de cinéma et une contribution des acheteurs de films étrangers ont alors suffi à financer ce qu’on a pu appeler « l’âge d’or » du cinéma tunisien.

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Qu’est-ce qui a changé depuis ?

La généralisation des télévisions satellitaires et du DVD piraté, le téléchargement de films sur internet ont vidé les salles de cinéma, qui ont fermé les unes après les autres. Les nouvelles façons de consommer le cinéma doivent à leur tour contribuer au financement des images nationales.

Que préconise en l’occurrence la commission nationale ?

La mise sur pied d’une Agence nationale du cinéma et de l’audiovisuel, un établissement public non administratif, dont les ressources ne viendraient pas des fonds de l’État mais de petits prélèvements sur le marché audiovisuel dans son ensemble. Tous ceux qui profitent de l’image en Tunisie doivent contribuer, même à une toute petite échelle, à sa production : les salles de cinéma, les télévisions privées qui diffusent des films de cinéma, les vidéoclubs, les opérateurs de téléphonie mobile, les fournisseurs d’accès à internet, les importateurs de DVD vierges utilisés pour la copie et le téléchargement, etc. Et cela pour soutenir tous les secteurs à développer, en complément indispensable à l’action du ministère de la Culture et sous sa tutelle. Des centres nationaux du cinéma similaires ont fait leurs preuves partout dans le monde : la Tunisie peut redevenir pionnière en Afrique en organisant ainsi toutes les innovations technologiques de l’audiovisuel existantes et à venir pour le soutien de ses images nationales.

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