Stades : fin de partie ?
L’avenir des arènes de la Coupe du monde est un casse-tête pour les villes, qui ont beaucoup (trop ?) investi.
À peine une semaine s’est-elle écoulée depuis le sacre de l’Espagne que la question de l’avenir des stades du Mondial sud-africain refait surface. Certes, le sujet n’assombrit pas encore le bilan du pays organisateur. Mais le montant des investissements consentis par l’État et les collectivités pour la construction ou la rénovation de dix enceintes sportives (estimé entre 1,3 milliard et 1,8 milliard d’euros selon les sources), conjugué à l’absence de projets concrets d’exploitation pour certains sites, inquiète les élus et les sociétés de gestion de ces infrastructures.
Parmi les arènes dont le futur semble en partie assuré, le Soccer City de Johannesburg, qui aura vocation à recevoir les rencontres internationales de rugby, comme le choc attendu le mois prochain entre les Springboks et les All Blacks néo-zélandais. Les stades du Cap et de Durban ont dû, quant à eux, trouver des solutions de repli en accueillant dès la saison prochaine les équipes de football locales, après les désistements des clubs de rugby un temps pressentis pour devenir les nouveaux résidents des arènes du Mondial.
Dans les deux cas, la fédération et les équipes de rugby n’ont pas souhaité prendre le risque de déménager alors qu’ils possèdent des baux anciens, visiblement avantageux. Sans parler de leur attachement à leurs stades actuels. Une situation qui, si elle se prolongeait à moyen terme, deviendrait problématique. Car le football, contrairement au ballon ovale, ne déplace pas encore les foules, en Afrique du Sud.
Un risque financier
Que dire des enceintes de Polokwane, Nelspruit ou Port Elizabeth, construites dans de petites villes dépourvues d’équipes de football ou de rugby emblématiques, et à l’écart des grands axes de circulation ? Dès le mois d’avril, l’Institut d’études sur la sécurité, à Pretoria, avait pointé dans un rapport le risque que représentait la construction des stades pour les finances des municipalités sud-africaines.
Interrogé par le Financial Times, le député-maire du Cap, Ian Neilson, reconnaît que toutes les questions sur la viabilité future des équipements du Mondial n’ont pas encore trouvé de réponse. « Mais nous n’avions pas le choix, précise-t-il. Soit nous acceptions les conditions de la Fifa, ce qui, pour la ville du Cap, comprenait aussi la rénovation de l’aéroport et des moyens de transports pour un montant de 83,5 millions d’euros, soit nous restions à l’écart de l’événement, et l’argent investi par l’État, 450 millions d’euros, aurait trouvé une autre destination. »
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