Le déshonneur des femmes

Alors qu’elle était invitée à débattre sur « La femme arabe aujourd’hui » par la chaire Emilio Garcia Gomez de l’université de Grenade en Espagne, la porte-parole du mouvement Al Adl wal Ihsane a tenu des propos pas flatteurs pour toutes les marocaines.

Nadia Yassine lors d’une conférence à l’université de Grenade (Espagne), en mai 2006. © Capture d’écran

Nadia Yassine lors d’une conférence à l’université de Grenade (Espagne), en mai 2006. © Capture d’écran

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Publié le 22 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Nadia Yassine doit se frotter les mains. Depuis le début du mois, une vidéo datant de 2006 a été rendue publique et circule sur internet, provoquant la colère des parlementaires marocaines. On y voit la pasionaria du mouvement Al Adl wal Ihsane (« justice et bienfaisance »), fondé par son père Cheikh Yassine, intervenir lors d’une conférence organisée à Grenade (Espagne) pour se moquer de l’élection de 35 femmes à la Chambre des représentants marocaine. La porte-parole du mouvement islamiste lance à ses interlocuteurs : « Vous vous réjouissez qu’il y ait 35 femmes au Parlement. Moi je vous dis qu’il y a seulement  35 dormeuses de plus… » La salle éclate de rire. Yassine jubile.

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Pour Fatiha Layadi, députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), « Nadia Yassine a le goût des petites phrases populistes, mais son discours sonne creux. Elle insulte son pays ici et ailleurs, mais qu’a-t-elle fait concrètement pour les droits de la femme qu’elle prétend défendre ? » Du Parti de la justice et du développement (PJD) à l’Union socialiste des forces populaires (USFP), les critiques sont unanimes. « C’est une tentative injuste de déprécier notre travail », note la socialiste Rachida Benmasoud.

Les députées n’ont pas pour autant l’intention de poursuivre Nadia Yassine pour diffamation. « Ce serait lui accorder trop d’importance, ajoute Fatiha Layadi. Contrairement à elle, nous sommes très occupées et préférons nous concentrer sur notre travail. » Sur la même vidéo de 2006, Yassine fustige les femmes morchidates, nouvellement formées par le Conseil des oulémas. « Oui, il y a 50 morchidates [assistantes religieuses], mais qui vont faire quoi ? Faire grossir les rangs des béni-oui-oui. C’est joli, c’est décoratif, mais ça ne changera rien au Maroc. » Et pourtant, il change.

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