Sur fond de musique militaire, une voix nasillarde commente : « Pendant ce temps, Air France inaugurait […] un service accéléré qui met Brazzaville à 16 heures 40 de Paris et fait gagner 7 heures sur le précédent horaire. » Bienvenue en octobre 1951, date de cet extrait des Actualités françaises au parfum suranné des Trente Glorieuses.

Le 13 juillet, la France a remis à l’État congolais près de 94 documents audio et vidéo, soit 13 heures de programmes, jusqu’alors conservés à l’Institut national de l’audiovisuel (INA), à Paris. Le lot compte une interview de l’abbé Fulbert Youlou, en janvier 1959. Premier ministre à l’époque, le futur président congolais réagit aux émeutes qui viennent d’être réprimées dans le sang à « Léopoldville » – ancien nom de Kinshasa. Vêtu d’une soutane noire, la voix calme, il rend hommage à « la politique généreuse du général de Gaulle », opposant le « sentiment de révolte » qui règne sur « la rive belge du fleuve » à la satisfaction côté français, où les peuples ont atteint « la plénitude de leurs aspirations » (voir la vidéo ci-dessous). Autres éléments : de longues interviews réalisées par des journalistes congolais, diffusées à l’époque par la Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer. Audio ou vidéo, tous les documents datent de la période précédant l’indépendance.

La transmission des documents permettra à la radio et à la télévision publiques de les utiliser librement. Dix des quatorze anciennes possessions françaises en Afrique subsaharienne bénéficient de ce programme, organisé à l’occasion du cinquantenaire des indépendances.