Un fétiche gabonais retrouvé

Publié le 22 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Des clous et des lames de fer transpercent son corps et son visage. Ses grands yeux sont maquillés rituellement au kaolin et à la poudre rouge. Il a un pouvoir magique, celui de faire mourir à distance une personne désignée. Ce fétiche à clous nkondé (Gabon) repose désormais au musée du Quai Branly (Paris), auquel il a été restitué le 12 juillet. Et sera exposé dès le mois d’octobre.

C’est en décembre 2009, lors de la vente de la collection particulière d’Armand Charles, un collectionneur d’art africain, que la statuette d’envoûtement est repérée. L’acheteur vérifie les références de l’objet et s’aperçoit qu’il appartient à l’origine au musée de l’Homme, d’où il avait mystérieusement disparu entre 1944 et1955 ; ce qu’ignorait Armand Charles lorsqu’il l’a acheté. Ce dernier décide d’annuler la vente. Et sa fille, Annie Salles, de remettre le fétiche à l’État français.

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Édouard Trezenem, un administrateur colonial, avait collecté, au début du XXe siècle, la statuette – nommée Nkisi dans l’aire culturelle kongo – au Gabon. « Il l’a déposée en 1931, comme c’était l’usage, au musée d’ethnographie du Trocadéro, avec une vingtaine d’objets utilitaires, comme des cuillères et des couteaux », confie Hélène Joubert, conservatrice en chef et responsable de l’unité patrimoniale Afrique du musée du Quai Branly. Envisage-t-elle de la restituer ensuite à son pays d’origine ? « Cette pièce fait partie de la collection nationale française, comme tous les objets rapportés par les explorateurs et les voyageurs. » Voilà qui est clair…

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