Patrice de Maistre et les réseaux de la Françafrique

Patrice de Maistre, le 17 juin à Paris. © D.R.

Patrice de Maistre, le 17 juin à Paris. © D.R.

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Publié le 16 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Avant de gérer la fortune de Liliane Bettencourt courant 2003, l’expert-comptable Patrice de Maistre avait déjà, à titre personnel, quelques affaires en Afrique. C’est Roland Bru, père de Pascale, sa première épouse, mais aussi homme d’affaires élu sénateur en 1958 pour le compte du Rassemblement démocratique africain, affilié à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) française, qui initie son aristocratique gendre aux subtilités des « affaires » françafricaines. Installé au Gabon avant l’indépendance, le prospère exploitant forestier, qui a soutenu financièrement l’accession de Léon Mba à la présidence du Gabon au détriment de son opposant, Jean-Hilaire Aubame, faisait partie du dispositif mis en place par Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle.

Plus tard, un autre Français du Gabon, Robert Boutonnet, lui met le pied à l’étrier. Il est administrateur de la Compagnie du Komo. Chère à la famille Bongo, cette galaxie contrôle des entreprises telles que la Sodim (automobile, matériel de travaux publics et forestier), Sogafric Services (froid, plomberie et sécurité), Sogi (industrie), Solsi (informatique), Electra (équipements de bureau)… Elle détient des participations dans la Seeg (2,78 %), Gaboa (11,43 %), Setrag (7 %), Maboumine (niobium, 20 %), Banque gabonaise et française d’investissement (BGFI, 25 %). Cette rencontre lui ouvre les portes des milieux d’affaires et du Palais du bord de mer, d’autant que Robert Boutonnet siège également au conseil d’administration de la BGFI. Ainsi devient-il le commissaire aux comptes des deux entités jusque dans les années 2000 et, à ce titre, un familier de la famille présidentielle, qui compte plusieurs membres dans les instances des deux groupes.

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Lorsque la banque ouvre sa représentation en France, Patrice de Maistre accepte d’en être l’un des administrateurs. Entreprenant, il réussit à convaincre quelques-uns de ses amis gabonais d’investir dans le lancement de son propre fonds d’investissement, Brinon Investissement, créé en 2003. À travers cette structure, il prend le contrôle de Vectra, un cabinet d’ingénierie routière postulant pour les appels d’offres publics en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord. On le retrouve également dans le capital de Valorem Investissements, un autre fonds basé au Luxembourg dans lequel Robert Boutonnet a acquis la moitié des parts.

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