Patrick Mboma : « La Coupe du monde ne suffira pas à réduire les inégalités »

Ancien international camerounais.

Alexis Billebault

Publié le 19 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : La question de la sécurité, très présente avant le coup d’envoi, a-t-elle été exagérée ?

Patrick Mboma : Non, car je crois au contraire qu’entendre les gens s’inquiéter de la sécurité a incité les autorités sud-africaines à prendre toutes les précautions pour que les choses se passent bien. Quand je m’y suis rendu, j’ai très vite mesuré à quel point les gens étaient soucieux de l’image renvoyée par leur pays. Les prévisions parfois alarmistes ont quelque part eu un effet positif sur le bon déroulement du tournoi pour l’aspect sécurité. Il y avait beaucoup de policiers, et les visiteurs savaient également qu’il fallait éviter certains endroits à certaines heures.

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Avez-vous remarqué des défaillances au niveau de l’organisation ?

Certaines villes peu touristiques comme Polokwane ou Bloemfontein manquaient clairement d’infrastructures hôtelières. Mais, d’après les retours que j’ai eus, l’hébergement était globalement à la hauteur. Et à Johannesburg, les embouteillages étaient impressionnants. Sinon, l’Afrique du Sud a assuré : les vols intérieurs sont fiables, le réseau autoroutier de très bonne qualité, les stades modernes et bien indiqués. Et, surtout, j’ai vu des gens heureux et fiers d’accueillir cette compétition.

Croyez-vous que cette Coupe du monde va bénéficier au continent ?

Sincèrement, j’en doute. Car l’Afrique du Sud, ce n’est pas complètement l’Afrique, et seul ce pays, sur le continent, pouvait vraiment accueillir un tel événement, avec le Maroc ou la Tunisie… Je n’ai pas toujours eu l’impression d’être en Afrique. Par rapport à Lomé, Cotonou ou Kin­shasa, cela n’a pas grand-chose à voir. L’Afrique du Sud est un pays riche, malgré la pauvreté d’une partie de la population. Et la Coupe du monde ne suffira sans doute pas à réduire les profondes inégalités qui y subsistent.

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Sportivement, quel bilan en tirez-vous ?

Je suis un peu déçu, et pas seulement à cause du parcours des équipes africaines, exception faite du Ghana. Je suis resté sur ma faim, notamment par rapport à certains grands joueurs (Ronaldo, Kaka, Rooney…) qu’on a peu vus. Était-ce la fatigue ? L’effet Jabulani [le ballon officiel, très critiqué au début de la compétition, NDLR] ? La météo ?

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