Sonatrach version 3.0

Le nouveau siège de Sonatrach à Oran. © Samir Sid

Le nouveau siège de Sonatrach à Oran. © Samir Sid

Publié le 16 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Le paradoxe algérien
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Le paradoxe algérien

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Six mois après l’éclatement du scandale qui a emporté, le 13 janvier 2010, son PDG, Mohamed Meziane, et valu l’incarcération à trois de ses quatre vice-présidents, le groupe pétrolier public Sonatrach – première entreprise africaine selon le classement des 500 établi chaque année par Jeune Afrique – achève sa réorganisation.

Installé le 3 mai à la tête de la société, Noureddine Cherouati a fait très peu d’apparitions publiques. Le 26 mai, à l’occasion d’une cérémonie solennelle coprésidée, à Alger, par Abdelaziz Bouteflika et son homologue sud-africain, Jacob Zuma, il a délégué Yamina Hamdi, nouvelle vice-présidente chargée de la commercialisation, pour signer un mémorandum d’entente entre Sonatrach et Petroleum South Africa. Le nouveau PDG serait-il un grand timide ? « Pas du tout, réplique l’un de ses collaborateurs, il était tout simplement en tournée d’inspection sur les sites de production dans le sud du pays. Il voulait, d’une part, rassurer les employés du groupe, désarçonnés par l’actualité judiciaire qui touche leur ancienne direction, et, d’autre part, poursuivre son travail d’évaluation et de redéploiement humain de l’encadrement de l’entreprise. »

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Et, en la matière, on souque ferme à Sonatrach. Un vrai bouleversement. Tous les cadres réputés proches de l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, ont été écartés. Abdelhafid Feghouli, PDG intérimaire avant la nomination de Cherouati, a quitté la société pour prendre la direction de Tassili Airlines, filiale de Sonatrach et d’Air Algérie.

Une épreuve traumatisante

Échaudée par les malversations qui ont caractérisé la gestion de la direction sortante, la nouvelle équipe a commencé par lancer des audits à tout-va, mais ne semble pas pour autant obsédée par le scandale qui a secoué le groupe. « Certes, l’épreuve est traumatisante, assure notre interlocuteur, mais il y a eu très peu d’incidences sur le fonctionnement de Sonatrach. Nos engagements commerciaux n’ont pas souffert et pas un baril n’a manqué à nos clients. » Il n’en demeure pas moins que ce triste épisode incite à la méfiance dès lors qu’il s’agit de passations de marchés ou de relations avec les partenaires, notamment les prestataires de services. Ce qui, à terme, risque de paralyser le plan de développement de Sonatrach.

Mais cette menace est également balayée d’un revers de main par la nouvelle équipe. « Aucun projet d’envergure lancé par la direction sortante ne sera abandonné, précise un conseiller de Noureddine Cherouati. Par ailleurs, le programme 2010-2014 prévoit une enveloppe de 2000 milliards de dinars [26,8 milliards de dollars, NDLR] pour le secteur industriel, dont une bonne moitié destinée à la pétrochimie et à la production électrique. Ces investissements impliquent directement Sonatrach. »

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Outre la composition de son équipe et le remodelage de l’encadrement, Noureddine Cherouati tente de soigner l’image, ternie, de Sonatrach. Comment ? Il en a fait le premier groupe pétrolier à voler au secours de British Petroleum (BP), englué dans les fuites de brut depuis l’accident de la plateforme au large du golfe du Mexique, en envoyant équipement et personnel sur le site. Un geste hautement apprécié dans les milieux pétroliers.

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