Scandale sanitaire dans les Antilles

Une plantation de bananes en Guadeloupe. © Reuters

Une plantation de bananes en Guadeloupe. © Reuters

Publié le 11 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Il y a longtemps que quelques Antillais criaient au scandale. Le Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), le mouvement social guadeloupéen à l’origine de la révolte de 2009, avait fait de l’indemnisation des victimes l’une de ses revendications. En 2006, des syndicats et des écologistes avaient même porté plainte pour empoisonnement. Sans résultat. Après la récente publication de deux études scientifiques, le scandale sanitaire du chlordécone éclate enfin au grand jour. Le quotidien français Le Monde va jusqu’à le comparer aux affaires du sang contaminé et de l’amiante.

Pendant vingt ans, cet insecticide a été utilisé en Guadeloupe et en Martinique pour lutter contre le charançon du bananier. Interdit aux États-Unis dès 1976 (et en 1990, en France), l’emploi du chlordécone a perduré dans les deux départements français des Antilles. Officiellement, jusqu’en 1993, grâce à une dérogation. Dans les faits, jusqu’au début des années 2000. « Le lobby des producteurs de banane a été très actif, alors que nous avions déjà des informations sur la dangerosité de ce pesticide », dénonce le LKP.

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Aujourd’hui, la Guadeloupe et la Martinique font face à un désastre sanitaire et écologique majeur. Quelque 80 000 personnes vivent dans des zones contaminées pour plusieurs siècles. Selon les scientifiques, l’exposition au chlordécone est à l’origine de l’explosion, ces dernières années, du nombre des cancers de la prostate (50 % des cancers dépistés dans les Antilles françaises).

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