À la recherche du nouvel imam

Les dix candidats de l’émission Imam Muda, le 14 juin. © AP Photo/Lai Seng Sin

Les dix candidats de l’émission Imam Muda, le 14 juin. © AP Photo/Lai Seng Sin

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 12 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Ils sont au nombre de dix, jeunes (19-27 ans) et plutôt beaux garçons. Dix semaines durant, ils ont accepté de vivre sous l’œil non pas de Dieu, mais de caméras qui les filment (presque) en permanence. À l’ère de la téléréalité, c’est banal ? Oui, sauf que ce « loft » est quand même un peu particulier. Pour Amiril, Muhammad, Ahmad et leurs compagnons, point de piscine. Encore moins de demoiselles en tenue légère. Ces candidats irréprochables, à en croire l’enquête de la production, participent en effet à l’émission Imam Muda (qu’on pourrait traduire par « à la recherche du nouvel imam »), diffusée sur Astro Oasis, une chaîne câblée s’efforçant de promouvoir « le style de vie malais grâce à des programmes conformes aux valeurs musulmanes ».

Sélectionnés parmi un millier de candidats, les participants représentent toutes les couches de la société, du fermier au banquier. Le jury est présidé par Datuk Hasan Mahmud Al Hafiz, ancien imam de la mosquée de Kuala Lumpur, flanqué de deux assistants. Diverses épreuves ont été concoctées pour départager les apprentis imams, qui, lors du premier épisode, ont notamment dû procéder à des ablutions sur un défunt, avant son inhumation.

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Selon Izelan Basar, directeur d’Astro Oasis, qui avait déjà tenté l’aventure de la téléréalité pieuse, avec l’Académie du Coran (récitation de versets du livre saint), Imam Muda bat tous les records d’audience. Conçue en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses, l’émission entend présenter une image moderne de l’islam, religion officielle de la Malaisie­, pratiquée par près de 60 % de la population. Une manière de lutter à la fois contre l’islamisme et « l’influence croissante de la culture occidentale », explique Basar.

L’heureux lauréat, qui sera désigné le 30 juillet, se verra offrir une bourse d’études à l’Université islamique de Médine, en Arabie saoudite, un job d’imam à la mosquée de Kuala Lumpur, un pèlerinage à La Mecque, un ordinateur portable (MacBook Pro), une voiture et 20 000 ringgits (5 000 euros). Comme quoi religion et profit peuvent parfois faire bon ménage.

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