Asky Airlines prend de l’altitude
Le 15 juillet, la compagnie ouest-africaine basée au Togo aura 6 mois. Avec déjà quinze destinations, bientôt un troisième avion et un bouclage du capital prévu avant la fin de l’année, ça plane pour Asky Airlines.
Décollage réussi pour Asky Airlines. Le transporteur aérien, lancé le 15 janvier à Lomé avec huit destinations initiales sur son tableau de bord, a en six mois presque doublé le nombre de ses escales pour en compter désormais quinze : neuf en Afrique de l’Ouest et six en Afrique centrale. Après quatre nouvelles dessertes (Niamey, Douala, Conakry et Freetown) en mars, il a ouvert le 2 juin une liaison Lomé-N’Djamena via Cotonou, le 21 juin une liaison Lomé-Pointe-Noire, et devrait prochainement ajouter à sa liste Bangui, Malabo, Lagos…
« Au Nigeria, les négociations ont avancé pour l’obtention des droits de desserte de Lagos [une destination majeure dans la sous-région, NDLR] », explique un cadre de la compagnie. Le transporteur bataille pour l’obtention de droits de trafic dans certains pays possédant déjà un pavillon national ou ayant un projet de lancement ou de relance d’une telle compagnie.
À la vitesse supérieure
Soutenu par Ethiopian Airlines, son partenaire stratégique et actionnaire à hauteur de 25 %, Asky prévoyait d’ajouter, courant juin, un nouvel appareil à sa flotte jusque-là constituée de deux Boeing 737-700. Faute d’avoir trouvé un avion du même modèle, la compagnie a finalement opté pour un 737-800, de plus grande capacité. Mais celui-ci n’arrivera pas avant la fin de l’été.
Alors que les autres projets de compagnies aériennes (Sénégal Airlines et Air Cemac) prennent du retard au décollage, Asky Airlines passe à la vitesse supérieure. Ethiopian Airlines vient d’ailleurs de lancer des vols quotidiens entre Addis-Abeba et Lomé, afin de drainer vers son hub basé dans la capitale éthiopienne le flux de trafic généré par la jeune compagnie.
Sur un capital annoncé de 100 millions d’euros, la compagnie avait finalement démarré ses activités avec quelque 40 millions. En mars, elle a lancé un appel à souscription pour boucler le tour de table. L’opération, qui doit permettre de mobiliser les 60 millions d’euros restants d’ici à la fin de l’année, passe notamment par des missions de communication auprès des patronats de la sous-région pour convaincre les investisseurs.
Des résultats supérieurs aux prévisions
Pour l’heure, aucun chiffre sur les performances financières d’Asky Airlines n’est communiqué, mais ses dirigeants parlent de résultats supérieurs aux prévisions, voire de profits. La direction estime le taux de remplissage à plus de 70 % et le nombre de passagers transportés entre le 15 janvier et fin juin à plus de 45 000. Un chiffre en constante progression que les partenariats avec les autres compagnies d’Afrique de l’Ouest, notamment Air Mali et Air Burkina, devraient encore doper.
« Au départ, notre arrivée a suscité beaucoup d’inquiétudes auprès des transporteurs de la sous-région, mais progressivement, ils comprennent que nous gagnerons tous en nouant des partenariats », explique Busera Awel, le directeur général de la compagnie et ancien directeur commercial d’Ethiopian Airlines. Une rencontre dans ce sens est prévue fin juin avec les dirigeants d’Air Ivoire.
« Le marché régional, ajoute-t-il, est encore très mal desservi. Seule une coopération entre les transporteurs permettrait de faciliter la mobilité des voyageurs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. » Mais outre une collaboration avec ses consœurs, Asky Airlines entend surtout tirer profit de la prochaine adhésion de son partenaire stratégique Ethiopian Airlines au prestigieux réseau Star Alliance (qui met en commun divers services, notamment la billetterie), dont l’allemand Lufthansa constitue la tête de pont.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan