Épilogue pour le djihadiste de Times Square
« Je mérite cent fois la mort », a expliqué Faisal Shahzad (30 ans), le 21 juin, devant le tribunal fédéral de Manhattan-Sud. Accusé d’avoir tenté de faire exploser une voiture piégée le 1er mai en plein cœur de New York, le jeune Américain d’origine pakistanaise a plaidé coupable, ce qui devrait lui valoir une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. Installé aux États-Unis depuis dix ans et, en apparence, parfaitement intégré (il est père de deux enfants et a longtemps travaillé chez Elizabeth Arden, le fabricant de cosmétiques), l’apprenti terroriste n’a pas dissimulé les mobiles de son acte : « Je me considère comme un moudjahidine, je réponds à la terreur que les États-Unis font subir au peuple musulman. Tant qu’ils n’auront pas quitté l’Irak et l’Afghanistan, et bombarderont des civils, nous continuerons à les attaquer. »
Shahzad a volontiers admis avoir, au début de l’année, séjourné au Pakistan, où les talibans locaux l’ont, en quelques jours, initié à la fabrication d’engins explosifs – formation insuffisante, puisque sa bombe (très) artisanale n’a heureusement pas explosé – et lui ont fourni de modestes subsides (4 000 dollars, semble-t-il). Il a agi seul, allant jusqu’à traduire de l’ourdou au pachtoune, sa langue maternelle, des manuels de fabrication. Après avoir garé sa voiture consciencieusement piégée à Times Square, il a en vain attendu l’explosion, puis regagné son domicile. Deux jours plus tard, le FBI l’a cueilli in extremis à l’aéroport Kennedy. Il s’apprêtait à décoller. Destination : Dubaï.
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