État recrute imams

Nouakchott vient de lancer un vaste programme de recrutement de 500 imams. Dans le but de mieux encadrer l’islam et de lutter contre le fondamentalisme religieux.

Sidi Ould Sidna (c.), un des membres d’Aqmi condamnés pour terrorisme, le 18 janvier à Nouakchott. © STR/AFP

Sidi Ould Sidna (c.), un des membres d’Aqmi condamnés pour terrorisme, le 18 janvier à Nouakchott. © STR/AFP

Publié le 2 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Mieux encadrer l’islam. Depuis un an, c’est l’objectif des autorités mauritaniennes. En octobre dernier, ­elles entamaient un recensement des imams, des mosquées et des madrasas, ainsi qu’une enquête sur les enseignements dispensés par les professeurs de religion. Aujourd’hui, elles lancent un programme de recrutement de cinq cents imams. À la clé, pour les heureux élus, un salaire mensuel de 50 000 ouguiyas (150 euros) pris en charge par l’État.

Les candidats pouvaient déposer leur dossier à partir du 28 juin. Conditions requises : avoir entre 25 et 75 ans, officier dans une mosquée où se déroule la grande prière du vendredi – un moyen d’éliminer les mosquées « sauvages » – et ne pas être fonctionnaire.

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Pour se prémunir contre le fondamentalisme

Ce dernier critère vise à éviter le cumul des salaires, une partie des imams étant déjà payée par l’État. Le programme cherche en effet à soutenir les imams marginalisés par la pauvreté. Et, au final, à les prémunir contre la tentation fondamentaliste. « Un imam a une responsabilité d’encadrement social, explique une source au ministère des Affaires islamiques. Plus il est soutenu, moins il y a de risques qu’il aille dans le mauvais sens et entraîne avec lui des fidèles. »

La Mauritanie est régulièrement la cible d’attentats perpétrés par des ressortissants nationaux appartenant à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Depuis l’élection du président Mohamed Ould Abdelaziz, en juillet 2009, la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme passe par une collaboration avec les autorités religieuses. En janvier, l’État a organisé à Nouakchott un congrès « pour une meilleure compréhension de l’islam » réunissant imams et oulémas. 

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Sidi Ould Sidina (au c.), 22 ans, lors d’une rencontre avec les autorités, le 18 janvier. © STR/AFP

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