Tous pour l’UN ?
Publié le 5 juillet 2010 Lecture : 1 minute.
« L’élection présidentielle de 2011 sera beaucoup plus difficile que celle de 2006 », reconnaît un ministre. « Cela va être coriace », ajoute un conseiller très influent à la présidence. Les raisons de ces inquiétudes exprimées à demi mot : l’Union fait la nation (UN). La coalition de l’opposition a désigné, le 10 avril, son candidat unique : Adrien Houngbédji, du Parti du renouveau démocratique (PRD). Cette dynamique unitaire transcendant pour une fois les rivalités peut faire très mal. Si on additionne le score des candidats partis en ordre dispersés en 2006 et rassemblés cette fois sous la bannière de l’UN, le résultat est sans appel : plus de 55 % ! Encore faut-il que l’attelage tienne. C’est loin d’être gagné, avec en toile de fond la question de 2016 et la candidature de Léhady Soglo au nom du principe de rotation. « Si dans le mois qui vient Adrien Houngbédji n’officialise pas urbi et orbi cet engagement conclu le 10 avril, nous quittons l’UN », avertit Rosine Soglo, la présidente de la Renaissance du Bénin (RB). « Il faut bien comprendre le sacrifice que j’ai consenti en me retirant de la course en 2011 et prendre en considération le poids électoral de la RB », ajoute Léhady Soglo, qui, plus pragmatique, se refuse toutefois à reprendre l’ultimatum maternel. Tout en laissant entendre malgré tout que, en cas de grave manquement, il pourrait recouvrer sa liberté.
Pour l’heure, Adrien Houngbédji joue l’apaisement et la montre. Sa partition est délicate : comment contenter la RB sans désespérer les autres formations de l’UN, qui elles aussi auront éventuellement un présidentiable en 2016 ? « Pour gagner, il faut tout le monde. Et si on vend 2016 avant 2011, ce sera démobilisateur. Laissez-nous du temps pour régler cette question », explique le candidat. Avant d’ajouter, mi-bonhomme, mi-menaçant : « Le premier qui tire est mort. » Pas sûr que cet argument suffise à apaiser les exigences de la famille Soglo. À moins que la perspective d’une éventuelle victoire finisse par ramener à la raison l’ensemble des protagonistes. Avec, à la clé, un compromis acceptable pour tous.
