Contre les « fonds vautours », l’Afrique sort ses défenses
À la suite de l’Amérique du Sud, qui a su se liguer contre les fonds d’investissement rapaces, dits « fonds vautours », le continent africain commence à se mobiliser. «Défendre l’Afrique, c’est notre raison d’être », a expliqué Mamoudou Dème, le directeur de la nouvelle Facilité africaine de soutien juridique, lors de son passage à Paris, le 24 juin. La capitale française était la première étape de la campagne destinée à faire adhérer les grandes puissances économiques et financières du G8 à la toute jeune organisation, qui compte déjà quarante pays membres, dont le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Brésil.
Les fonds vautours sont des entreprises créées par des hommes d’affaires riches pour racheter à vil prix des créances douteuses détenues sur des Etats africains. Les vendeurs – généralement des banques – nettoient leur bilan en se débarrassant de ces créances non productrices d’intérêts. A titre d’exemple, le fonds Kensington (domicilié aux îles Caïmans) a racheté pour 1,8 million de dollars (1,4 million d’euros) une créance sur le Congo-Brazzaville d’un montant de 29,6 millions de dollars. Après plusieurs années de procédures judiciaires, le fonds a pu obtenir un jugement en sa faveur pour un montant de 118,6 millions de dollars. « C’est pour éviter ce genre de mésaventures que la Facilité a été créée par la Banque africaine de développement », confie Mamoudou Dème, également spécialiste du droit des affaires. La Facilité jouera un rôle préventif – formation et conseil – en mettant à la disposition des Etats africains qui le souhaitent des avocats de haut niveau.
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