Le Fagace sur le retour
Le fonds de garantie basé à Cotonou espère faire oublier la mauvaise gouvernance qui a provoqué le départ de son ancien dirigeant.
Élu directeur général du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) le 12 février, le Centrafricain Henri-Marie Dondra arrivera-t-il à relever l’institution ? « Nous n’avons pas toujours dit la vérité, nous devons tout mettre à plat et identifier ce qui n’a pas marché », assure-t-il. Cadre maison, représentant régional de l’institution en Afrique centrale jusqu’en novembre 2009, celui qui remplace Libasse Samb, débarqué en septembre 2009 pour avoir détourné 1,4 milliard de F CFA (2,13 millions d’euros) et recruté du personnel à tour de bras, a commencé par réorganiser l’organigramme interne en se séparant de 21 personnes sur un effectif total de 55 salariés. « Il y avait des doublons », lance-t-il, et il faudra aussi « recouvrer les 14 milliards de F CFA de créances toujours en cours ».
Sorti de ce scandale, le fonds s’est lancé dans un plan de redressement de deux ans. Il vise à assainir les finances de l’institution (trésorerie, créances, portefeuille des engagements…) et à trouver de nouvelles ressources pour une institution qui comprend 14 États membres, représentant surtout l’ouest du continent. « Nous nous tournons vers les États de l’Afrique centrale car, à ce jour, dans cette sous-région, seuls la République centrafricaine et le Cameroun sont membres du Fagace », explique le directeur général. La Guinée équatoriale, le Gabon, le Tchad et le Congo, « dont les réserves sont estimées à 7 000 milliards de F CFA », sont visés.
Le Fagace est doté d’un capital souscrit de 39,4 milliards de F CFA (garantie des États membres). Alors que le fonds en avait déjà débloqué 13 milliards, le conseil des gouverneurs a adopté, le 31 mai, l’appel d’une nouvelle tranche de 16,3 milliards pour relancer ses activités et redevenir un acteur dans le financement du développement de ses États membres.
Reste que l’institution, fondée voilà trente-trois ans, est appelée à poursuivre son plan de rigueur. « Il sera ensuite temps de nous recentrer sur notre cœur de métier, estime Henri-Marie Dondra, soit la garantie des financements de projets de développement. » Et de rappeler les réussites grâce à un effet de levier non négligeable : « Avec les 13 milliards de capital, nous avons mobilisé 1 000 milliards de F CFA dans les États membres, ce n’est pas rien ! Il est donc essentiel de redorer le blason de l’institution. »
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