Une « aide sans résultat » selon la Fondation Gates
![Dans un centre d’accueil pour les victimes du VIH, à Johannesburg, fin 2009. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/06/23/023062010165825000000gates.jpg)
Dans un centre d’accueil pour les victimes du VIH, à Johannesburg, fin 2009. © AFP
Les milliards de dollars investis dans le secteur de la santé par la Banque mondiale et ses partenaires au développement pendant la dernière décennie ont été engloutis dans des programmes inefficaces. Ce sont en tout cas les conclusions du rapport « Aide sans résultat », réalisé par le groupe Action (Advocacy to Control TB Internationally), qui se consacre à la lutte contre la tuberculose et qui est financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Cette maladie infectieuse connaît une recrudescence en Afrique subsaharienne, où on recense 15 % de la population mondiale et 30 % des nouveaux cas de tuberculose. Alors qu’en 2008 le continent représentait à lui seul 40 % des décès recensés liés à cette maladie dans le monde, soit 1,2 million de personnes, « moins de 1 % de l’argent investi par la Banque mondiale pour la santé en Afrique était dédié à combattre la tuberculose », explique Paul Jensen, un des auteurs du rapport.
Celui-ci pointe du doigt l’approche sectorielle adoptée il y a une dizaine d’années. Elle diffère de l’approche « projet », où chaque bailleur finançait un programme. Dans le cadre de l’appui sectoriel, les services publics bénéficiaires sont libres de l’emploi des fonds dans leurs secteurs respectifs.
Il semble que les résultats de ces politiques ne soient pas probants. Un groupe d’évaluation indépendant mandaté par la Banque mondiale est parvenu à la conclusion que seulement 4 des 11 programmes de santé menés dans le cadre de cette approche sectorielle ont abouti à des résultats satisfaisants par rapport à leurs objectifs. Le problème réside dans le manque d’évaluation.
Médecins sans frontières s’inquiète, de son côté, des épidémies de rougeole, qui reprennent, dans des pays où la couverture vaccinale, menée par l’État, est en théorie correcte, comme au Malawi ou au Burkina.
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