Trois questions à cinq candidats

Vingt-trois hommes et une femme sont officiellement candidats. « Jeune Afrique » a posé les trois mêmes questions aux cinq d’entre eux qui ont le plus de chances de passer le premier tour.

Sur 24 candidats, cinq sont pressentis pour passer le premier tour. © F.Guillot/AFP – V.Fournier/J.A. – J.A. Paulo Filguieras/UN

Sur 24 candidats, cinq sont pressentis pour passer le premier tour. © F.Guillot/AFP – V.Fournier/J.A. – J.A. Paulo Filguieras/UN

cecile sow

Publié le 25 juin 2010 Lecture : 5 minutes.

La Guinée face à son destin
Issu du dossier

La Guinée face à son destin

Sommaire

Voici les trois questions que nous avons posées aux cinq candidats suivants :

1. Pourquoi êtes-vous candidat ?

la suite après cette publicité

2. Pourquoi êtes-vous le meilleur ?

3. Quelle sera votre première décision si vous êtes élu ?

Alpha Condé, président du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) :

la suite après cette publicité

1. Mon programme est construit sur la résolution des problèmes de ce pays : la lutte contre la corruption, la mise en valeur de nos immenses plaines, la sécurisation des recettes issues de l’exploitation des ressources minières, la moralisation de la gestion du pays.

2. Je ne boxe pas dans la même catégorie que les anciens Premiers ministres. D’ailleurs, j’ai combattu la plupart d’entre eux à cause de leur gestion catastrophique. S’ils étaient compétents, on ne serait pas là où nous en sommes aujourd’hui. Pas d’eau, pas d’électricité. La pauvreté est quasi endémique. Nous sommes prêts à donner des résultats dès les premiers cent jours du mandat et à faire de 2010 l’année de la rupture avec les cinquante dernières années.

la suite après cette publicité

3. Le RPG s’engage à améliorer la bonne gouvernance et les conditions nécessaires à l’émergence de la Guinée. À court terme, nous devons aussi nous consacrer à la situation des femmes et des jeunes. Nous savons que les femmes sont les chevilles ouvrières de notre société. Quant aux jeunes, ils sont aujourd’hui laissés pour compte. Notre jeunesse a besoin de formation, d’emplois, et elle doit maîtriser les nouvelles technologies.

Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) :

1. Je suis candidat car je me sais capable d’apporter les changements attendus par les populations. Elles ont besoin de sécurité, de prospérité, et même de fraternité et de cohésion. Le potentiel du pays étant énorme, je pense qu’en améliorant la gouvernance on peut résoudre beaucoup de problèmes.

2. Je suis le meilleur car je suis un candidat expérimenté. J’ai passé trente ans au service de mon pays. Avant d’entrer au gouvernement, j’ai occupé des postes à responsabilités à la Banque centrale et aux Grands Projets. Je suis fier de mon bilan. Au cours de ma carrière, j’ai piloté différents projets, dont plusieurs soutenus par des institutions financières africaines et internationales. J’ai donc une bonne maîtrise des questions de développement. En outre, je connais profondément les atouts et les faiblesses de mon pays.

3. Ce sera de mettre de l’ordre dans l’administration, car c’est un instrument de travail fondamental. Je nommerai des cadres qualifiés ; je leur donnerai le goût du travail et de la discipline. Il faut un gouvernement compétent pour mener des réformes en profondeur. C’est une condition essentielle du développement de la Guinée.

 

Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR) :

1. Pour mettre fin à plus de cinquante ans de déclin et de difficultés de tous ordres. La Guinée est un pays riche, et les Guinéens ne méritent pas le sort qui a été le leur jusqu’ici. Je refuse d’accepter que mon pays sombre. Je veux que mes compatriotes comprennent qu’avec le travail et la rigueur tout est possible. Il n’y a pas de fatalité ! Je veux leur redonner confiance, mettre en valeur notre potentiel humain ainsi que nos ressources naturelles. Je veux faire de notre pays un modèle de développement dans la sous-région.

2. Je suis le seul à réunir trois conditions essentielles pour présider aux destinées de la Guinée. Je suis celui qui possède la plus grande expérience de la gestion de l’État et qui a une vision claire du développement du pays. Je suis quelqu’un dont l’honnêteté ne saurait être contestée – les audits le prouveront sans doute. Je suis surtout celui qui incarne l’unité nationale, car je suis le seul candidat qui n’est pas celui d’une ethnie ou d’une région. Je suis convaincu que le développement de la Guinée passera par la réalisation de l’unité nationale, et c’est la raison pour laquelle je suis fier de l’incarner.

3. Je commencerai par désigner mes collaborateurs. Ce choix sera déterminant pour la suite de mon mandat. Je prendrai ensuite des mesures de stabilisation de l’économie afin que les recettes soient assurées et la qualité des dépenses améliorée.

Lansana Kouyaté, président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) :

1 Parce que j’ai le droit, en tant que citoyen, de briguer le suffrage de mes compatriotes. J’ai surtout le devoir de proposer des solutions aux graves problèmes de mon pays, ayant acquis une expérience à l’international, dont j’ai l’ambition de faire bénéficier la Guinée. Les quinze mois que j’ai passés à la primature, de février 2007 à mai 2008, ont laissé une forte impression. La dynamique cassée par mon départ a laissé un goût d’inachevé. Beaucoup de gens m’ont demandé de me présenter à la présidentielle. Je ne pouvais me dérober face à de si nombreuses sollicitations.

2 Je suis le meilleur parce que je fais toujours ce que je dis. Parmi les candidats, il y en a certains qui ont eu des responsabilités dans le pays, et d’autres qui n’ont jamais rien géré. Les premiers ont posé des actes qui sont autant d’éléments de comparaison avec ce que j’ai réalisé. J’ai renforcé le franc guinéen, qui dérivait vers une inflation galopante, j’ai apporté l’éclairage public à Conakry, amélioré la mobilité urbaine grâce au financement de 110 bus, sauvé la filière coton et les milliers de familles qu’elle nourrit.

3 Je vais faire voter une loi sur le respect des lois. On ne peut rien faire en Guinée si on ne revient pas à un véritable État de droit.

François Lonsény Fall, président du Front uni pour la démocratie et le changement (FUDEC) :

1. Quand j’étais Premier ministre, j’ai engagé des réformes, seule solution à mes yeux pour sortir la Guinée de la pauvreté. Le pays souffrait alors d’un manque cruel de leadership et il n’y avait aucune vision claire. C’est ce leadership que je veux mettre au service de mon pays et que je pense pouvoir incarner. C’est la raison profonde de ma candidature.

2. Je n’ai pas la prétention d’être le meilleur, mais je crois que les Guinéens gagneraient énormément à me choisir en raison de ma crédibilité, de mon expérience et de ma compétence. Ce sont des qualités que doit posséder le prochain président pour sortir la Guinée de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd’hui.

3. Ma première décision sera de mettre en place une bonne équipe composée de femmes et d’hommes compétents et sérieux pour former un gouvernement capable d’incarner cette vision que je pense indispensable au développement de la Guinée. Puis j’engagerai très vite les premières réformes. Je m’attaquerai en premier lieu à l’assainissement du secteur financier. C’est le nerf de la guerre. Je lancerai la réforme de la justice. Il faut créer un environnement juridique favorable au développement du secteur privé. Ensuite, je prendrai des mesures concernant les secteurs économiques porteurs de croissance.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Et pendant ce temps, Dadis…

Papa Koly Kourouma, proche de Dadis, est l’un des candidats forestiers à l’élection du 27 juin. © Isoumare/APA pour J.A.

Drôle de paix chez les Forestiers