Tunis a le tournis

Arts plastiques, théâtre, danse, cinéma, design… les rendez-vous culturels ne manquent pas. Et donnent un nouveau visage à la capitale.

« Visions », de l’artiste tunisien Halim Karabibene. © Biennale images et mirages

« Visions », de l’artiste tunisien Halim Karabibene. © Biennale images et mirages

Fawzia Zouria

Publié le 23 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Fini le temps où Tunis attendait avec impatience les festivals de l’été. Désormais, les théâtres se remplissent et les galeries s’animent toute l’année. En avril, l’attribution du plus prestigieux prix littéraire tunisien, le Comar d’or, a servi de prélude à l’ouverture de la 28e édition de la Foire du livre. En mai, les expositions se sont suivies sans jamais se ressembler. À peine la Biennale de la peinture a-t-elle fermé ses portes, le 6 mai, au palais Kheireddine, qu’une exposition, « La Part du corps », a investi les lieux, du 14 mai au 6 juin. Dans la banlieue nord, à Sidi Bou Saïd, la galerie Ammar Farhat a présenté les travaux de Meriem Bouderbala, et la librairie Mille Feuilles, à La Marsa, ceux d’Amel Ben Attia. Quant au céramiste et peintre Khaled Ben Slimane, on a pu le redécouvrir après quelques années d’absence, à la galerie El-Marsa. Mais l’événement pictural le plus important s’est passé sur l’île de Djerba, avec l’inauguration, fin avril, de « Dar Chérif », un espace, lieu d’exposition et résidence d’artistes, créé par le galeriste Hamadi Chérif, qui a présenté de grandes œuvres de l’École de Tunis et de l’École de Paris.

L’infatigable Syhem Belkhodja, tout en préparant la deuxième édition de Mode et Design (5 au 25 juin), a lancé le 1er mai les Rencontres chorégraphiques de Carthage, axées sur l’humour et intitulées « La danse fait sa comédie ». Deux semaines après « Danser à Tunis », de Raja Ben Ammar, qui a eu lieu au théâtre Mad’Art.

la suite après cette publicité

Pour ce qui est du quatrième art, la pièce de Fadhel Jaïbi Yahia Yaïch fait le plein, tout comme celle de Taoufik Jebali, Les Au-Delà tiens. Les one man shows se succèdent avec la même veine humoristique puisée dans le quotidien des petites gens aux prises avec les difficultés matérielles, tiraillés entre tradition et modernité, vice et vertu. Made in Tunisia, de Lotfi Abdelli, ou Ettounsi.com, de Jaafar el-Gasmi, racontent les aventures d’une jeunesse séduite par le gain facile et les virées nocturnes. Sans oublier le succès de Mme Kenza, de Moncef Dhouib…

Pas de répit

En attendant les Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendront du 23 au 30 octobre, les badauds s’amusent à assister à quelques tournages. Du côté du quartier populaire de Halfaouine ou de l’hôtel Majestic, Nawfel Saheb-Ettaba dirige les équipes de son prochain long-métrage, Al Ziara, pendant que Ridha Béhi achève son film dont le scénario est construit autour de l’acteur américain disparu Marlon Brando.

Ce Tunis culturel qui donne le tournis ne promet pas de répit : au centre culturel de Hammamet, Lassaad Ben Abdallah prépare son festival, tandis que le nouveau directeur du festival de Carthage, Mourad Sakli, peaufine la liste de ses spectacles. Une chose est sûre, personne ne peut plus dire qu’on s’ennuie à Tunis. Souhaitons que la même dynamique gagne l’intérieur du pays.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Une scénographie totalement dépouillée qui joue sur le noir et le blanc. © FAMILIA PRODUCTIONS

Fadhel Jaïbi a bonne mémoire

Contenus partenaires