Casablanca : vague de neuf sur le front de mer

La difficulté à trouver des financiers a repoussé à 2013 la livraison de Casablanca Marina, un projet immobilier de 700 millions d’euros. Sur le terrain, les constructions et la commercialisation avancent.  

Les immeubles de ce gigantesque complexe s’inséreront près la grande mosquée Hassan-II. © Image de synthèse – CGI

Les immeubles de ce gigantesque complexe s’inséreront près la grande mosquée Hassan-II. © Image de synthèse – CGI

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 25 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

De la terrasse du show-room, Abdelhamid Anedam, chef de projet de Casablanca Marina, contemple l’immense chantier dont il a la responsabilité : un terrain long de 1,5 km en bord de mer, qui va du port à la grande mosquée Hassan-II. Derrière l’architecte de la Compagnie générale immobilière (CGI, filiale de la Caisse des dépôts et de gestion) s’étend la médina, délimitée par sa muraille immémoriale. À ses pieds, le port de plaisance prend forme. Côté mosquée, cinq tours sortent de terre. Au milieu des grues, les ouvriers se démènent pour avancer le gros œuvre, presque terminé sur deux bâtiments. « Quatre ans après le début du projet, on commence à voir le résultat de nos travaux », se réjouit Abdelhamid Anedam.

L’aménagement de cette côte, voulu par les autorités pour réconcilier Casablanca avec son front de mer, tenait du casse-tête : comment transformer un terrain vague connu pour son insécurité en une zone vivante et moderne reliée au reste de la ville sans écraser la médina ? Une gageure pour laquelle les meilleurs cabinets d’urbanisme ont été consultés, comme celui du Français François Leclercq. « Nous avons collaboré avec les autorités, mais aussi avec les associations comme Casa Mémoire et celles de la médina », indique M’Hammed El Merini, directeur du pôle tertiaire de la CGI. La concertation a porté ses fruits : peu de voix discordantes s’élèvent.

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Circulation en sous-sol

Sur les 26 hectares de Casablanca Marina, dix ont été pris sur la mer. Il a fallu s’assurer de la solidité des remblais, sujet sensible pour les Casablancais, qui ne veulent pas revivre l’épisode de la mosquée Hassan-II, construite par Bouy­gues, dont les pilotis se sont fissurés sous l’action des vagues. « Il n’y a pas de contact direct entre les bâtiments et la mer. Pour les protections maritimes, nous utilisons du béton lourd, plus stable que le ferraillage utilisé pour la mosquée », assure M’Hammed El Merini. La CGI a choisi un urbanisme de dalle, le premier du genre au Maroc : tous les bâtiments partageront un plancher piétonnier et un sous-sol dédié à la circulation automobile, comme à La Défense, à Paris.

« Nous avons délimité trois ensembles », explique Abdelhamid Anedam : les Portes océanes, constituées de tours résidentielles et de bureaux ; un secteur commercial comprenant un Palais des congrès et un supermarché ; enfin, la Casablanca New Marina, avec le port de plaisance et deux hôtels de luxe.

Mais le projet a pris du retard. Il ne sera livré qu’en 2013 au lieu de 2012. En cause, la difficulté à boucler le montage financier. Selon la CGI, la commercialisation va bon train. Trois des cinq immeubles de bureaux ont été attribués à deux sièges d’entreprise et à une société foncière marocaine. Côté logements (il y en aura 500 au total, pour 2 000 habitants), 200 appartements sur les 250 mis en vente ont trouvé preneurs. Reste que ces logements de standing (de 225 000 à 1 million d’euros, pour 50 à 250 m2) seront réservés aux Marocains aisés. Les voisins de la médina pourront bénéficier des emplois créés par le projet, mais n’iront pas jusqu’à y emménager. 

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