Privatisation de l’électricité en vue

Lagos envisage de vendre ses biens de production et de distribution. Si le projet aboutit, il s’agira d’une opération d’ampleur historique sur le continent.

Lagos, la plus grande ville du Nigeria, connaît des insuffisances en électricité. © AFP

Lagos, la plus grande ville du Nigeria, connaît des insuffisances en électricité. © AFP

Publié le 16 juin 2010 Lecture : 1 minute.

L’une des plus importantes opérations de privatisation jamais organisées en Afrique pourrait voir prochainement le jour au Nigeria, où les autorités ont récemment élaboré un projet de réforme autorisant la vente des compagnies d’électricité publiques et de leurs usines vieillissantes. Le président, Goodluck Jonathan, y est favorable. Sa décision définitive est attendue dans les semaines à venir, même s’il doit encore faire face à de solides résistances en faveur du statu quo.

D’après le projet envisagé, la compagnie nationale d’électricité, Power Holding Company of Nigeria (PHCN), serait démantelée au profit de cinq sociétés de production et de onze entreprises régionales de distribution. La privatisation pourrait rapporter au gouvernement 5,8 milliards d’euros, alors que la restauration et la prolongation des lignes électriques de tout le pays lui coûteraient plusieurs fois cette somme, avancent les défenseurs du projet. De son côté, la Banque mondiale s’est proposée de garantir à hauteur de 330 millions d’euros d’éventuels investissements européens, asiatiques ou même locaux, pour faire émerger de nouvelles compagnies.

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L’outil de production d’électricité du Nigeria fournit à peine de quoi faire fonctionner le réfrigérateur de 30 % des 150 millions d’habitants du pays. À titre de comparaison l’Afrique du Sud, trois fois moins peuplée, a une capacité de production dix fois supérieure et a toujours du mal à satisfaire sa demande. Les insuffisances du secteur nigérian représenteraient un manque à gagner de 107 milliards d’euros par an (l’équivalent de la moitié du PNB) et, malgré 825 millions d’euros dépensés chaque année dans ce domaine, le pays n’est pas parvenu à augmenter sa capacité de production, très probablement à cause de la corruption. Un fléau que Goodluck Jonathan compte combattre avec cette réforme. Seule mesure peu populaire qu’il devra adopter : tripler le tarif pour les particuliers.

© Financial Times et Jeune Afrique 2010. Tous droits réservés.

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