Crise : par ici la sortie !

Publié le 18 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Après une année 2009 catastrophique, l’horizon s’éclaircit. Selon le nouveau rapport de la Banque mondiale sur la conjoncture économique globale (« Global Economic Prospects 2010 »), publié le 9 juin à Washington, tous les pays (ou presque) devraient retrouver un taux de croissance positif d’ici à la fin de 2010.

Manifestement soulagé, Justin Yifu Lin, chef économiste et vice-président de la Banque, a dévoilé les prévisions pour le monde entier, puis pour les différentes régions et les principaux « pays moteurs » de la planète. « Dans un monde caractérisé par une croissance multipolaire, les résultats obtenus par les pays en développement sont rassurants », s’est-il réjoui.

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Tablant sur la dissipation progressive des nuages qui voilent le ciel de l’Union européenne en raison, notamment, de la crise grecque et des mesures d’austérité budgétaire décidées en Allemagne et dans plusieurs autres pays, la Banque prévoit une augmentation nette du produit intérieur brut mondial de 2,9 % à 3,3 % selon les scénarios pour 2010 et 2011, alors qu’il avait reculé de 2,1 % en 2009.

Première puissance économique, les États-Unis feront beaucoup mieux que l’Union européenne en 2010 (respectivement 3,3 % et 0,7 % de croissance). Quant au Japon, il sortira d’une longue période de léthargie, avec une hausse de 2,5 %, contre une baisse de 5,2 % en 2009. Toujours classée parmi les pays en développement, la Chine devrait réaliser la meilleure performance en 2010 (9,5 %), suivie notamment par l’Inde (8,2 %), le Brésil (6,4 %), la Turquie (6,3 %), la Thaïlande (6,2 %) et le Nigeria (6,1 %).

Fait nouveau, cette reprise générale s’explique par le bond de la consommation de biens et de services dans les pays pauvres. Selon Yifu Lin, près de la moitié de l’augmentation de la demande mondiale peut être attribuée aux pays en développement : c’est deux fois plus qu’en 2000. Par un curieux retournement de l’Histoire, la Banque mondiale appelle désormais les pays riches à « mieux exploiter les gisements de croissance » dans les pays de l’ex-Tiers Monde. Ces derniers devraient profiter d’un redressement des prix des matières premières (+ 26 % pour le pétrole et + 17 % en moyenne pour les autres produits).

Ainsi, l’Afrique subsaharienne pourrait retrouver son niveau de croissance d’avant la crise (5 % à 6 % entre 2010 et 2012). C’est moins bien que l’Asie (8 % à 9 %), mais mieux que les autres régions en développement (4 % à 4,5 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Europe centrale, le Maghreb et le Moyen-Orient).

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