Banjul sent la poudre

La plus grosse saisie de cocaïne que l’Afrique de l’Ouest ait jamais connue se serait produite en Gambie, le 4 juin. Un succès qui doit beaucoup à la coopération britannique.

Saisie de drogue par la police sénégalaise à proximité de la ville de Nianing. © AFP

Saisie de drogue par la police sénégalaise à proximité de la ville de Nianing. © AFP

Publié le 15 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Appelée à la rescousse par les autorités gambiennes, la Serious Organised Crime Agency (Soca), l’agence britannique chargée de la lutte contre le trafic de drogue, a aidé à découvrir, à Bonto, à 45 km de Banjul, un bunker clandestin où étaient dissimulées 2,1 tonnes de cocaïne pure. Selon Neil Giles, le directeur adjoint de la Soca, qui en a fait l’annonce, le 9 juin, à Londres, il s’agit de la saisie la plus importante jamais réalisée en Afrique de l’Ouest.

« C’est la preuve que le gouvernement gambien est déterminé à appliquer la loi contre les trafiquants de drogue », s’est-il félicité, après avoir estimé à 100 millions de livres sterling (121 millions d’euros) la valeur des quatre-vingt-cinq sacs de cocaïne. La valeur marchande de cette prise est en réalité au moins dix fois plus élevée, car la cocaïne pure est « allongée » avant d’être vendue sur les marchés européens autour de 60 euros le sachet de 1 gramme de poudre (qui contient entre 3 % et 10 % de cocaïne).

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Une petite partie du trafic

Appelant les autres États à mieux coopérer dans la lutte contre le trafic en provenance de Colombie, de Bolivie ou du Pérou, Giles a donné plus de détails sur les résultats obtenus grâce aux premières investigations menées par les agents de la Gambian National Drugs Enforcement Agency (GNDEA). Ces derniers suspectaient plusieurs sites le long des plages de Banjul de servir de lieux de stockage, mais n’avaient pas les moyens de détecter la présence éventuelle de drogue. Début mai, ils font appel à la Soca, dont les agents parviennent, au bout de quelques jours, à découvrir, dans l’un des bâtiments d’une société de pêche appartenant à un Néerlandais, une première cache contenant 3 kg de cocaïne, 210 000 euros (en billets de 500 euros) et des armes.

La GNDEA peut ainsi procéder à l’arrestation du patron et de ses onze employés vénézuéliens. Quelques jours plus tard, le 4 juin, grâce à des « renifleurs » électroniques, le fameux bunker souterrain est découvert derrière le faux mur d’un autre entrepôt de la même société. À côté des quatre-vingt-cinq sacs de cocaïne, la police en a trouvé soixante autres, vides. Preuve que le centre servait de lieu de redistribution, et que les prises réalisées ne représentent qu’une partie du trafic. 

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