Désaccords d’association
C’est dans un contexte tendu que se tenait, mardi à Bruxelles, l’évaluation de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie. Les entreprises algériennes se sentent défavorisées par rapport aux européennes, tandis qu’Alger déplore la dimension uniquement économique de l’accord.
Signé en 2002, entré en vigueur trois ans plus tard, l’accord d’association qui lie l’Algérie à l’Union européenne (UE) faisait l’objet d’une réunion d’évaluation, le 15 juin, à Bruxelles.
La rencontre s’annonçait complexe tant les points de vue semblent diverger. Les Algériens reprochent à leurs partenaires européens de ne soutenir que très mollement l’adhésion de leur pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une bonne partie de la classe politique (du FLN au pouvoir aux opposants trotskistes du Parti des travailleurs, de Louisa Hanoune) s’est jointe au patronat pour dénoncer « un accord qui fait le bonheur de l’entreprise européenne au détriment de l’entreprise algérienne ». « Pour 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie importe 20 dollars de l’UE », estime Cherif Zaaf, directeur général du Commerce extérieur. Selon Karim Djoudi, le ministre des Finances, « le démantèlement des barrières tarifaires a coûté plus de 2 milliards de dollars [1,6 milliard d’euros] à l’Algérie depuis 2005 ».
Echanges aigre-doux
« On préconise la liberté de circulation des marchandises et des capitaux, et on néglige celle de nos ressortissants », renchérit Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, qui déplore que l’aspect commercial ait pris le pas sur la dimension politique.
Du côté européen, on nourrit aussi des griefs à l’égard du gouvernement algérien. Ses récentes mesures restrictives en matière de commerce extérieur sont jugées contraires à de nombreuses dispositions de l’accord d’association. Et son refus de cesser de subventionner le secteur énergétique agace la Commission de Bruxelles, qui parle de dumping. La réunion du 15 juin promettait donc quelques échanges aigre-doux. Mais, entre associés, on finit toujours par trouver un terrain d’entente.
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