Certification bio : difficile de montrer patte blanche
Tunisie : la bio aptitude
La tendance mondiale est aux produits biologiques, associés aux notions de santé et de protection de l’environnement. Mais qu’est-ce que le « bio » ? Souvent, en Tunisie, la production semble biologique de fait : pas d’usage d’engrais ni de pesticides chimiques, respect de l’équilibre des sols… Or un produit naturel ne peut être adoubé bio pour autant. Il faut prouver sa conformité aux normes de production biologique, d’où la mise en place depuis 1999, en Tunisie, d’un cadre législatif définissant les modalités de production et de commercialisation des produits biologiques, sur lesquelles veille une commission consultative. Enfin, un label, Bio Tunisia, a été créé en mai 2010.
L’étape de la certification est donc la condition sine qua non pour qu’un produit soit reconnu comme biologique. Elle permet d’accéder aux marchés étrangers, d’apporter de la valeur ajoutée, mais demeure coûteuse, même si des subventions de l’État couvrent 70 % des frais de procédure (1 500 à 2 300 euros par an au minimum, selon les problématiques des parcelles). Être certifié bio exige aussi du temps : celui de la mise en place des procédures et celui nécessaire à la mise en conformité des sols.
En juin 2009, l’Union européenne (UE) – vers laquelle sont exportés 90 % des produits bios tunisiens – a accrédité la Tunisie parmi les huit pays « exportateurs biologiques » (c’est-à-dire ayant une législation équivalente à la sienne en matière de certification bio). Ce qui permet la libre entrée des produits tunisiens, certifiés par des organismes européens agréés par l’UE, entrée jusqu’alors soumise à une autorisation d’importation, accordée à l’importateur européen et nécessitant un délai de traitement de deux mois.
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