Les porcs et la mosquée

Publié le 10 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Le Marocain Abdelaziz Khounati préside une association musulmane qui a été autorisée à construire une mosquée à Turin, la grande métropole industrielle du nord-ouest du pays. Il égrène la liste des villes où la Ligue du Nord a réussi à bloquer des projets similaires, parfois en menaçant de faire venir des porcs sur le terrain pour le rendre impur. « Elle a d’abord milité contre les Italiens du Sud qui avaient émigré dans la capitale du Piémont, il y a des décennies. Puis contre les étrangers en général. Et maintenant, contre les musulmans », explique-t-il, dans un grand bâtiment vide qui était il y a peu partiellement occupé par un atelier de confection tenu par des Chinois. C’est là que verra le jour la future mosquée de la Miséricorde, la deuxième, après celle de Rome (financée par le gouvernement marocain), à être officiellement reconnue. Pour le moment, les musulmans d’Italie prient dans des « centres culturels », parfois dans des garages ou des sous-sols.

« Nous nous battons pour une société ouverte et multiculturelle où les droits de tout le monde seraient respectés », explique Abdelaziz. Un centre culturel musulman verra le jour à côté de la mosquée. Il s’efforcera de développer les études, les activités sociales et le dialogue interreligieux. « La bataille pour obtenir l’autorisation de construire la mosquée nous a mis les nerfs à vif, raconte Ilda Curti, conseillère municipale chargée de l’intégration auprès du maire socialiste Sergio Chiamparino, très populaire dans la communauté immigrée. La Ligue du Nord a essayé d’exploiter les failles du système judiciaire pour contrer le projet soutenu par la mairie. Sans succès, heureusement. » 

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