Al-Jazira misogyne ?
Cinq présentatrices de la chaîne panarabe ont claqué la porte après avoir subi des remarques sur leurs vêtements et leur maquillage.
Elles sont cinq. Cinq journalistes à avoir claqué la porte d’Al-Jazira. Le 30 mai, la Syrienne Louna Chebil, la Tunisienne Naoufer Afli et les Libanaises Joumana Namour, Lina Zahreddine et Jilnar Moussa ont en effet démissionné avec fracas de la chaîne d’information satellitaire qatarie. À cause des pressions de la direction pour les contraindre à modifier tenue vestimentaire et maquillage.
« Certains responsables nous font des remarques qui frôlent l’impolitesse et dépassent le cadre de notre travail, indique l’une des démissionnaires à l’AFP. On nous demande d’être plus décentes et cela blesse notre dignité. » Au mois de janvier, déjà, les journalistes avaient lancé une pétition pour relayer leurs protestations. Avant de voir leur plainte rejetée par une commission d’enquête mise en place par la direction.
Mais s’agit-il seulement d’une affaire de dress code ? Le conflit serait plus profond. « C’est le résultat d’une accumulation de griefs depuis cinq ou six ans. La chaîne ne respecte pas les normes professionnelles. L’employé n’est pas traité selon ses compétences et son expérience mais selon les humeurs de certains responsables », confie une démissionnaire. Pour l’heure, Al-Jazira se refuse à tout commentaire.
Les présentatrices sont nombreuses à l’antenne de la « BBC arabe » (40 millions de téléspectateurs). Recrutées dans tout le monde arabophone, elles contribuent à l’image de modernité que s’efforce d’imposer la chaîne – laquelle risque d’être quelque peu ternie par cette affaire, au moment où certains croient déceler une islamisation de sa ligne éditoriale.
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