Élections sous tension
Les cinq principaux candidats de l’opposition boycotteront la présidentielle du 28 juin.
Engagé dans un long processus électoral qui doit le doter de nouvelles institutions, le Burundi risque de renouer avec ses vieux démons. En cause, la contestation par l’opposition des résultats des communales du 24 mai, remportées haut la main – à la surprise générale – par le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir).
L’opposition, qui dénonce des fraudes, accuse le pouvoir mais aussi la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). De ce fait, Agathon Rwasa, Alexis Sinduhije, Domitien Ndayizeye, Léonard Nyangoma et Pascaline Kampayano, considérés comme les principaux candidats à la présidentielle, se sont retirés de la course. Pierre Nkurunziza, le président, se retrouve ainsi seul face à un candidat présenté par un parti minoritaire.
Les opposants ne changeront d’avis que si les résultats des communales sont annulés et des sanctions prises contre la Ceni.
Ce qui n’est pas simple. L’Union européenne, l’un des contributeurs des élections, affirme que tout s’est bien déroulé. Même son de cloche du côté du Bureau des Nations unies au Burundi (Binub).
Dans cette affaire, l’opposition n’a pas encore apporté la preuve de ses allégations. Elle a seulement affirmé avoir découvert une urne dont le contenu n’a pas été décompté. À cette annonce, un déchaînement de colère a explosé dans un quartier populaire de Bujumbura. Au moins 17 militants de l’opposition ont été arrêtés. Cette situation inquiète les observateurs dans la capitale burundaise, qui se demandent comment éteindre le feu avant que le pays ne s’embrase.
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