Ngenzi débusqué à Mayotte

Publié le 10 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Les arrestations de Rwandais suspectés d’avoir participé aux massacres de 1994 s’enchaînent en France. Après Eugène Rwamucyo, interpellé le 26 mai dans la banlieue parisienne, un autre Rwandais a été arrêté le 3 juin. Loin, très loin (à 10 000 km) de Paris… Octavien Ngenzi, l’ancien maire de Kabarondo (Est), a été retrouvé à Mayotte, île française de l’océan Indien, peu après l’annonce de l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre – pour « crimes contre l’humanité » et « participation à un génociden ». Ngenzi, 56 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par Kigali en avril 2009. Il est suspecté d’avoir dirigé plusieurs massacres dans la province de Kibungo.

« Cela faisait quelque temps que nous savions qu’il se trouvait à Mayotte, mais il se faisait discret », indique Alain Gauthier, responsable du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Selon des Rwandais vivant sur l’île, Ngenzi aurait changé de nom et d’adresse à plusieurs reprises, et « se serait même converti à l’islam ».

la suite après cette publicité

Après avoir mené son enquête au Rwanda en février, Gauthier (avec huit habitants de Kabarondo) a déposé une plainte au tribunal de Mamoudzou fin mai. Selon le procureur de la République, Marc Brisset-­Foucault, cité par l’AFP, c’est sur la base d’un signalement de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), auprès duquel Ngenzi aurait déposé une demande d’asile sous un faux nom, que l’enquête a été ouverte.

Ngenzi est le deuxième génocidaire présumé interpellé à Mayotte. En octobre 2008, Pascal Simbikangwa, aujourd’hui écroué à Paris, y avait été arrêté alors qu’il se cachait dans un bidonville. Selon Gauthier, « il n’est pas impossible qu’il y en ait d’autres ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires