Maryse Ewanje-Épée et les « Négriers du foot »

Cette ancienne athlète est l’auteure du livre-enquête « Négriers du foot », paru aux Éditions du Rocher.

Publié le 3 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Pourquoi, vous qui venez de l’athlétisme, avoir écrit ce livre sur le football ? Les négriers n’infestent-ils pas d’autres sports ?

Maryse Ewanje-Épée : Dans les autres sports, c’est bien moins fréquent. Des jeunes m’ont contactée. Parce qu’ils m’entendaient à la radio [Maryse Ewanje-Épée a longtemps animé une émission retransmise par plusieurs radios africaines, NDLR], ils pensaient que je pouvais les aider ! Au début, j’en rigolais, mais quand j’ai vu, autour de moi, que mes amis originaires d’Afrique étaient eux aussi sollicités, j’ai pris la question très au sérieux. Le cas Edel Apoula [gardien de but du Paris Saint-Germain, NDLR] a été le déclencheur. J’ai poussé un coup de gueule à l’antenne, et un éditeur m’a appelée, et m’a proposé d’écrire un livre sur Edel. Je lui ai dit qu’il n’était que la partie visible de l’iceberg et qu’il faudrait que je parle de tous les anonymes.

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Votre ouvrage connaît un certain succès. Comment aller plus loin ?

Je suis très sollicitée depuis la sortie du livre. Par les journalistes, mais aussi par des jeunes, qui demandent de l’aide pour s’en sortir. Maintenant, il faut agir. Il y a trois ans, je me suis engagée dans l’association Mani Football Forever. Je pense que toutes les associations doivent désormais s’unir. Demain, c’est la fête, c’est la Coupe du monde. Mais il faudra se mobiliser, et mobiliser nos réseaux, juste après.

Vous êtes une ancienne sportive de haut niveau. Aujourd’hui, vous voilà journaliste, auteure d’une enquête fouillée. Comment s’est effectuée votre reconversion ?

Je ne suis pas née d’hier. Quand j’étais gamine, je voulais être journaliste. J’ai toujours fait ce métier depuis l’âge de 15 ans. Je correspondais pour un journal régional. En France, ce n’est pas simple de changer de casquette ! J’ai d’abord dû prouver que je savais parler, que je n’étais pas qu’une sportive. Puis j’ai dû prouver que je pouvais parler d’autre chose que d’athlétisme.

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