Air France limite la casse en Afrique

Touchée de plein fouet par la crise, la compagnie annonce un bilan désastreux pour l’exercice 2009-2010. Mais c’est sur le continent que son chiffre d’affaires a le mieux résisté.

Le groupe reste elader dans la zone francophone (ici à Pointe-Noire, au Congo). © Vincent Fournier pour J.A.

Le groupe reste elader dans la zone francophone (ici à Pointe-Noire, au Congo). © Vincent Fournier pour J.A.

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 2 juin 2010 Lecture : 1 minute.

Air France-KLM a annoncé le 20 mai des pertes records de 1,55 milliard d’euros pour son exercice 2009-2010, clos le 31 mars dernier. Une performance catastrophique que la compagnie franco-néerlandaise attribue à la crise mondiale, qui a durement frappé le secteur dans son ensemble, mais surtout aux couvertures contre la hausse des prix du carburant auxquelles elle a souscrit. Celles-ci lui ont coûté la bagatelle de 637 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice.

Année noire pour Air France, donc. Mais, sans la capacité de résistance de l’Afrique, les comptes de la compagnie auraient été encore plus désastreux. Surtout quand on sait que « les résultats florissants des années précédentes l’auraient été beaucoup moins sans les dessertes africaines », assure Jean-François Huzen, le président du syndicat de pilotes UNPL.

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Politique de hausse des tarifs

Alors que le chiffre d’affaires total du groupe s’est établi à 20,99 milliards d’euros, soit un recul de 15 %, la part générée par la zone Afrique et Moyen-Orient (l’Afrique représente 34 destinations sur 50) n’a baissé que de 4,28 %, à 1,34 milliard d’euros. À titre de comparaison, en Asie et Nouvelle-Calédonie, pourtant une région phare du groupe, ce chiffre a baissé de 16 %, à 1,97 milliard d’euros.

Sur le continent, notamment dans les pays francophones, où Air France conserve une position dominante, la compagnie est parvenue à tirer son épingle du jeu, grâce à une politique presque systématique de hausse des tarifs, que certains utilisateurs jugent parfois exorbitants. Et alors que sur de nombreuses destinations la clientèle à hauts revenus a migré vers l’arrière des avions, « en Afrique, surtout dans les pays producteurs de pétrole, la compagnie est parvenue à garder les voyageurs des classes affaires », commente Jean-Francois Huzen.

Le transporteur entend d’ailleurs optimiser cet atout en accroissant ses capacités totales de 1,9 % cet été en Afrique. Sauf qu’il devra désormais compter avec de nouveaux concurrents tels que Brussels Airlines, du groupe Lufthansa, qui débarque dès juillet sur quatre destinations en Afrique de l’Ouest avec des tarifs concurrentiels. 

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